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Tribune | Comment améliorer la confiance entre les investisseurs de la diaspora gabonaise et les entrepreneurs au Gabon
Publié le samedi 14 novembre 2020  |  Gabon Review
Jules-Florent
© Autre presse par DR
Jules-Florent Eya est titulaire de plusieurs diplômes universitaires de 3ème cycle (Mathématiques financières, Algèbre, Cryptographie et Informatique)
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Gabonais établi au Canada, Jules-Florent Eya est titulaire de plusieurs diplômes universitaires de 3ème cycle (Mathématiques financières, Algèbre, Cryptographie et Informatique) et surtout entrepreneur, consultant en sécurité des systèmes et de l’Information. Estimant que plusieurs raisons pourraient expliquer pourquoi la diaspora gabonaise ne finance pas assez l’entrepreneuriat au Gabon, il pose ici le cadre d’une réflexion collective sur le déficit de confiance entre acteurs de notre économie nationale et essaie d’apporter des solutions concrètes.
i. INTRODUCTION

A tort ou à raison, on reproche souvent à la Diaspora Gabonaise de ne pas assez participer au développement économique de notre pays. Par exemple, la Diaspora pourrait apporter de la compétence, de l’expertise mais aussi des capitaux et donc servir de moteur financier pour l’entrepreneuriat au Gabon.

Mais quand on réfléchit aux raisons de cet état de fait, on se rend compte que le manque de confiance entre les entrepreneurs et les investisseurs éventuels est un sérieux handicap pour le développement de l’entrepreneuriat. Vivre dans des pays différents ne facilite pas les choses. Bien au contraire, le déficit de confiance est amplifié au point de se transformer en gouffre.

Il se pose alors la fondamentale question suivante : En dépit de la distance, comment créer et améliorer la confiance entre les investisseurs de la Diaspora Gabonaise et les porteurs d’idée ou de projet qui ont besoin de financement mais qui vivent au Gabon ?

ii. PROPOSITIONS CONCRETES

Le risque zéro n’existe pas en affaires et sans ignorer le contexte politico-économique qui fera l’objet d’un autre échange prochainement, je soumets à notre discussion 8 mécanismes possibles pour sécuriser les investissements et établir un cadre de confiance entre le Gabonais investisseur qui vit à l’étranger et l’entrepreneur local établi au Gabon. Ces 8 mécanismes servent à construire un cadre de confiance fondé sur la transparence, la traçabilité et la non répudiation.


Les parties investisseur et bénéficiaire doivent se rencontrer par visio-conférence. Il est fortement recommandé d’enregistrer l’échange. Si c’est techniquement impossible, un procès-verbal ou un compte rendu de réunion doit être établi et agrée par les deux parties
La partie investisseuse doit obtenir et archiver des copies des documents officiels d’identité des bénéficiaires de l’investissement (personnes morales et personnes physiques). Pour une personne physique, le document d’identité doit présenter le nom, le prénom, la date de naissance et une photo. Pour une personne morale, un numéro unique d’identification ou d’immatriculation
Contrat d’entente d’investissement agrée et signé par les deux parties. Il est fortement suggérer de tenir compte des éléments suivants lors de la rédaction du contrat d’entente de l’investissement :

Heure, jour et lieu de la signature de l’entente
Type d’activité économique qui motive l’investissement ou secteur d’activité
Nature de l’investissement (Argent, temps, énergie, compétence, expertise, etc…)
Identités complètes de l’investisseur et du bénéficiaire de l’investissement
Montant investi agrée par les deux parties. Exprimé dans leurs devises respectives
Modalités de décaissement des fonds pour financer le projet entrepreneurial
Montant à rembourser et bénéfice financier agrées par les deux parties. Exprimés dans la devise du pays de résidence de l’investisseur et en Franc CFA
Modalités de remboursement des fonds empruntés pour financer le projet entrepreneurial. Pénalités éventuelles en cas de non-respect des échéances et des montants lors des remboursements fractionnés
Dispositions en cas d’incapacité de travail temporaire ou d’invalidité définitive ou de décès de l’entrepreneur Gabonais qui vit au Gabon
Dispositions en cas de décès du Gabonais investisseur qui réside à l’étranger
Signatures d’acceptations du contrat d’entente d’investissement de toutes les parties

Le contrat d’entente d’investissement doit contenir des clauses de confidentialité. Ces clauses servent à prémunir les deux parties contre toute publicité négative injustifiée et contre toute divulgation d’information non autorisée. Elles couvrent tout le contrat et toutes les pièces justificatives qui l’accompagnent
Le contrat d’entente d’investissement présente les modalités de supervision et d’accompagnement du projet entrepreneurial. A chaque étape du projet, les rôles, responsabilités, droits et obligations réciproques de la partie investisseuse et de la partie bénéficiaire doivent être précisés et agrées
Une personne physique témoin de l’investissement. Une preuve écrite signée par les deux parties doit attester que tout le monde est en accord avec le choix du témoin et que tout le monde est d’accord avec les responsabilités du témoin en cas de litige
Les transferts de fond vers le Gabon au titre de l’investissement doivent se faire en utilisant des mécanismes légaux traçables et des prestataires habilités. Il est important que le contrat d’entente d’investissement précise qui prend en charge les coûts des transferts de fond.

Les transferts de fond doivent se faire directement entre la partie qui investit et la partie qui bénéficie de l’investissement. Les preuves de transfert doivent minimalement contenir les éléments suivants ci-contre : Heure et jour du transfert ; objet du transfert (doit être lié à l’investissement) ; noms et prénoms de l’émetteur et du destinataire ; taux de change et montant du transfert dans la devise d’origine et sa conversion en Franc CFA ; pays de départ et de réception du transfert de fond

L’investisseur doit choisir un prestataire qui offre la possibilité d’obtenir une preuve écrite de réception des fonds par le destinataire légitime de l’envoie. L’investisseur doit s’assurer que le témoin de l’entente d’investissement est informé des transferts de fonds et si possible; mettre à disposition du témoin une copie de la preuve de chaque transfert.

Les 8 mécanismes ci-dessus aident un investisseur et un entrepreneur à signer une entente d’investissement dans un cadre de confiance. Mais la confiance entre ces deux parties peut être renforcée si l’investisseur peut vérifier auprès d’un organisme Gouvernemental de la crédibilité et de la fiabilité d’un entrepreneur.

Si cela n’existe pas encore au Gabon, je propose la création d’un Office National de l’Enregistrement des Dettes et des Crédits(ONEDC) ayant pour principale mission de tenir à jour le Registre National des Dettes et des Crédits. Dans ce registre confidentiel se trouvent les historiques certifiées de toutes les dettes non payées et crédits définitivement non remboursés de toute la population.

L’ONEDC, fournira essentiellement deux services :

Un rapport actualisé des dettes non payées et des crédits définitivement non remboursés de chaque individu uniquement accessible à son titulaire légitime et aux organismes de prêt et de crédit
Une note (ou un score) sous forme de nombre qui évalue l’habitude d’une personne à payer ses dettes et rembourser ses crédits. Une mauvaise note signifie que la personne est un mauvais emprunteur et que c’est risqué de lui prêter de l’argent ou de lui octroyer un crédit. L’entrepreneur peut autoriser un investisseur à consulter auprès de l’ONEDC, sa note afin de prouver à l’investisseur qu’il est un emprunteur auquel on peut faire confiance. La consultation pourrait se faire sur Internet via la plateforme sécurisée en ligne de l’ONEDC

Un dispositif national de cette nature existe et fonctionne en Corée du Sud, Australie, Nouvelle Zélande, Royaume-Uni, Etats-Unis, Japon et au Canada pour ne citer que ces exemples. Les offices nationaux de ces pays collaborent même entre eux. On peut importer ce concept chez nous et même l’étendre à toute la sous-région d’Afrique centrale.

iii. CONCLUSION

Arrivés au terme de notre échange, j’émets le vœu que les idées développées ci-dessus soient utiles à des entrepreneurs qui vivent au Gabon et à des investisseurs de la Diaspora Gabonaise afin de les aider à construire des partenariats d’affaire fructueux.

En attendant de vous retrouver le mois prochain pour un autre sujet sur le développement économique et social de notre pays le Gabon, n’hésitez pas à me partager vos avis par email (eyajflo@gmail.com ), sur ma page Facebook.

Jules-Florent EYA,

Entrepreneur Gabonais au Canada

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