Depuis la rentrée, le premier ministre gabonais, considéré comme l’un des meilleurs économistes du pays, a, parmi ses multiples priorités, la « vente » de la destination Gabon auprès des investisseurs étrangers. C’est le discours qu’elle tient, en toutes circonstances, à chacun de ses interlocuteurs étrangers. Illustration encore cette semaine.
Mardi, Rose Christiane Ossouka Raponda était en déplacement dans la ZERP de Nkok. Elle accompagnait le président de la République, Ali Bongo Ondimba, venu inaugurer deux nouvelles usines, l’une de fabrication de médicaments génériques, l’autre spécialisée dans le déroulage, la fabrication de contreplaqués, le sciage et le tranchage.
Particularité de ces deux unités de production : la première a été créée avec des capitaux indiens, la seconde – d’un investissement total de 3 milliards de francs CFA – avec des capitaux chinois.
« A l’étranger, la destination Gabon a la côte », confirme un investisseur. « Le Gabon regorge de potentialités et ces potentialités sont d’autant plus attractive que le climat des affaires est en constante amélioration, de même que la sécurité juridique, sans compter la stabilité politique. De fait, le Gabon est l’un des rares pôles de stabilité dans la sous-région », souligne-t-il.
Selon cet autre entrepreneur, présent en Afrique de l’Est, australe et centrale, le Gabon est d’autant plus attractif pour les investisseurs que « la réforme de l’Etat, nonobstant les aléas conjoncturels, qui induit d’importantes économies, éloignent le spectre d’une hausse brutale de la fiscalité. En outre, l’Etat, ce qui est nouveau, défend farouchement ses intérêts comme le montre les importantes économies réalisées suite à l’audit sur la dette intérieure, qui a permis de démontrer que les deux tiers étaient fictifs, ce qui est énorme », explique l’homme d’affaires.
Ayant parfaitement compris qu’il y avait là un momentum, Rose Christiane Ossouka Raponda mène actuellement une véritable offensive en matière de diplomatie économique.
Coup sur coup, elle a reçu cette semaine l’ambassadeur de Corée du Sud et celui de Russie. Quelques jours auparavant, c’était au tour de l’ambassadrice du Liban. A chaque fois, l’échange a tourné autour de l’attraction de potentiels nouveaux investisseurs.
« Le Gabon cherche à atténuer les effets de la crise liée à la pandémie de Covid-19 », explique un économiste, professeur à l’UOB, la principale université du pays. « Mme Ossouka Raponda, qui est une économiste de formation a parfaitement compris que pour y arriver, il fallait non seulement poursuivre les réformes, mais également se montrer très volontariste pour attirer les investissements directs étrangers, les fameux IDE », analyse-t-il.
A l’issue de sa visite à Nkok ce mardi aux côtés du président de la République, le premier ministre a résumé de manière exhaustive sur sa page Facebook les nombreux avantages induits par ces investissements étrangers : « créer beaucoup d’emplois, baisser significativement le coût des produits (en l’occurrence, de 30 à 40 % pour les médicaments), diversifier l’économie, renforcer l’industrie, augmenter les exportations, réduire les importations, améliorer la balance commerciale (ou encore) économiser sur les réserves de change ».
Autant de bonnes raisons qui explique l’offensive diplomatique menée actuellement sur le plan économique par le chef du gouvernement.