Avec l’élection de Joe Biden comme président des Etats-Unis d'Amérique, devrait-on s’attendre à ce que les relations entre Washington et l'Afrique prennent un nouvel élan de vitalité, après quatre années en berne sous Donald Trump?
L'arrivée de Donald Trump à la présidence en 2016 a conduit à des liens parfois froids entre Washington et une grande partie de l'Afrique.
Avec son tristement célèbre slogan « L'Amérique d'abord », Trump n'avait pas fait mystère de sa position qui fait de l'Afrique la moindre de ses priorités.
Aucun président américain depuis Ronald Reagan dans les années 1980 n'avait terminé son mandat sans effectuer une visite en Afrique.
Trump est la dernière exception à cette règle, soulignant ce que les Africains pensent être son manque d'intérêt sérieux pour l'Afrique.
« Donald Trump a un mépris total pour l’Afrique, il n’a pas voyagé ici et s'il était réélu, je doute qu’il se rende sur le continent. Il pense que cela ne mérite pas son attention », estime le professeur John Stremlau, chargé de cours en relations internationales à l’université de Witwatersrand.
La Maison Blanche sous l’administration Trump avait réduit le financement des secteurs de la santé en Afrique, tandis que les activités commerciales avec le continent, dans le cadre de la loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA) étaient en déclin.
L'AGOA a été introduite en 2000 pour que plusieurs produits des pays africains puissent bénéficier d'un accès en franchise de droits au marché américain.
Le fait que les dirigeants africains fassent la queue pour féliciter Joe Biden, alors que Trump conteste les résultats de l'élection présidentielle de la semaine dernière est un signe révélateur.
En réalité, beaucoup de responsables en Afrique pensent que Joe Biden va suivre les traces de son ancien patron Barack Obama dont le lien avec le continent allait au-delà de ses origines kenyanes.
En tant qu'ancien vice-président, il appliquera presque certainement le modèle de l'ère Obama sur les relations avec l'Afrique.
Au cours de sa campagne, Biden avait réservé quelques mots pour l'Afrique, promettant de revitaliser les relations avec le continent dont la population dépasse 1,2 milliard de personnes.
Sous son règne, Washington va accorder un peu plus d'attention au continent, comme le souhaitent certains dirigeants du continent tels que Cyril Ramaphosa d'Afrique du Sud, Paul Kagamé du Rwanda et Nana Akufo-Addo du Ghana.
Ces derniers, dans leurs messages de félicitations à Biden, ont clairement indiqué qu'ils s'attendaient à ce que la politique africaine de Washington reflète un revirement radical par rapport à l'indifférence de Trump à l'égard d'un continent avec certaines des économies en développement les plus rapides au monde.
Biden devrait annuler une interdiction de voyager très décriée, qui a été introduite par Trump interdisant aux citoyens de certains pays à majorité musulmane comme le Nigeria, le Soudan et la Somalie de venir aux Etat-Unis.
Peut-être qu'un sommet américano-africain pourrait être une bonne plate-forme pour revoir les relations entre les deux parties, et les Africains montrent déjà à Biden la bonne volonté qu'ils avaient accordée à Trump, à contrecœur.