Le Ministre de l’Agriculture, de l’élevage, de la pêche et de l’alimentation, Bien Maganga Moussavou, a dans une conférence de presse qu’il a animé jeudi au siège de la CEEAC à Libreville, fait le bilan de la 31ème Session de la Conférence Régionale de la FAO pour l’Afrique organisée du 26 au 28 octobre 2020 au Zimbabwe par vidéoconférence, lequel bilan révèle que le Gabon est à l’avant-garde des priorités du plan d’action (2020-2022) de la FAO visant à assurer la sécurité alimentaire en Afrique.
Pour booster son secteur agricole, le pays a entamé une politique agricole volontariste. Avec un financement de la banque mondiale et une assistance technique de l’Organisation du Fonds des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le pays a lancé depuis 2018 le recensement général de l’agriculture sur toute l’étendue du territoire national. Ceci pour permettre au Gabon de disposer courant ce mois de novembre une base des données agricoles « fiables et solides ».
Concernant la politique semencière qui recommande aux pays africains en général et aux pays de la CEEAC en particulier d’avoir les semences à haut rendement et qui demande d’avoir des bonnes méthodes d’analyse, Biendi Maganga Moussavou a indiqué que « nous sommes en train de mettre en œuvre 5 laboratoires dont un qui est déjà terminé. Un laboratoire de vitro-culture et de microbiologie qui a été mis en œuvre dans le cadre du hub Afrique centrale de la fondation Bill et Melinda Gates qu’abrite le Gabon pour son programme WE qui est un programme de lutte contre le virus du manioc, de lutte contre les virus de plantes et qui va nous permettre d’avoir dès maintenant une cartographie des maladies, d’avoir une promotion de semence de qualité dans notre pays pour que dès l’année prochaine nous soyons totalement opérationnelle ».
La 31ème Session de la Conférence Régionale de la FAO pour l’Afrique était précédée de la concertation des ministres de la CEEAC organisée en visioconférence le 19 octobre 2020 à Libreville. Durant ces travaux présidés par Biendi Maganga Moussavou parce que le Président Ali Bongo Ondimba est le président en exercice de l’institution sous-régionale, il a été évoqué quelques insuffisances qui obèrent le développement de l’agriculture en Afrique.
Il s’agit entre autres de l’absence de base de données pour accompagner les politiques publiques, du foncier pour les agriculteurs, des financements, l’accès insuffisant à la formation et à l’irrigation ainsi que l’importance des pertes posts-récoltes qui se traduit par les difficultés pour les agriculteurs d’écouler leurs moissons sur le marché. Il y a donc une absence des chaines de valeurs structurées.
Les Ministres de l’Agriculture ont aussi noté l’absence de transfert des technologies, des compétences en direction des grands acteurs et des petits acteurs. L’absence des semences compétitives c’est-à-dire à un haut rendement et des fertilisants constitue également le goulot d’étranglement.
« Nous sommes dans une approche qui est d’abord motivée par la prise de conscience de nos Chefs d’Etats qui sont des leaders de nos Etats, qui nous orientent vers des choses que nous devons prioritairement réalisées dans nos Etats. Si on prend l’exemple du Gabon, c’est très clair, le Président de la République répète sans cesse que l’agriculture est le creuset même de notre développement économique par ce qu’elle va permettre de créer des emplois, tout comme la pêche et l’élevage, nous mettons en œuvre une politique qui est pertinente », a-t-il souligné.