Il y a quelques semaines, votre parti a traversé une zone de turbulences du côté de Guietsou où les conseillers locaux vous ont réaffirmé leur soutien après avoir été approchés par un nouveau militant du parti au pouvoir dont le dessein était de les débaucher du Parti social-démocrate (PSD). Votre réaction ?
Pierre-Claver Maganga Moussavou : Pour répondre à votre question, je vous dirai que le Parti social-démocrate est sorti très renforcé à l'idée qu'il y a des femmes et des hommes qui tiennent à leur engagement politique, qui ne se laissent pas berner, et qui sont attachés au respect du mandat qui leur a été confié. Je suis très fier d'eux. Et je tiens à saluer leur fidélité au PSD. Leur attitude prouve à suffisance qu'il y a encore, dans notre pays, des hommes et des femmes qui font de la politique avec honneur et dignité. C'est vous dire que le PSD se porte bien. Pour le reste, je n'en dirai pas plus.
Le Parti démocratique gabonais (PDG) s'est inscrit dans une dynamique de reconstitution de la majorité présidentielle autour du chef de l'État Ali Bongo Ondimba. Les Accords d'Angondjé qui vous ont permis d'accéder au poste de vice-président de République, sont-ils toujours d'actualité ?
Les Accords d'Angondjé ne concernent pas les partis politiques. Ils concernent tous les Gabonais qui ont attendu et attendent leur application. J'ai cette chance d'avoir pris part, de manière active, à la Conférence nationale et aux Accords de Paris. Je peux vous dire que le malheur de notre pays réside, entre autres, dans le fait que nous foulons aux pieds nos lois. Il faut se plonger dans les Accords d'Angondjé et voir ce qui a été prévu, car ces Accords sont toujours d'actualité.
Vous considérez-vous toujours dans l'opposition ?
J'ai participé aux Accords de Paris et d'Angondjé en tant qu'opposant. Vous savez, il n’y a pas plus radical dans l'opposition que Pierre-Claver Maganga Moussavou, sauf que ma radicalité n'est pas teintée de haine ou d'esprit de revanche. Vous pouvez ne pas être d'accord avec quelqu'un au niveau des idées et ne pas lui vouer une haine viscérale.
Après votre départ de la vice-présidence de la République, vous avez initié des rencontres avec certains acteurs politiques, à l'instar de Jean Ping. Que cachait cette initiative ?
Écoutez, ce n'est pas moi qui ai sollicité Jean Ping, c'est le contraire. Qu'à cela ne tienne, vous devez vous faire à l'idée que tous les acteurs politiques gabonais se connaissent et qu'ils peuvent se rencontrer, à tout moment, pour échanger sur un certain nombre de sujets liés, entre autres, à la vie de notre nation. Que M. Ping ait décidé de venir me voir pour un quelconque motif, je ne pouvais qu'accéder à sa requête. Nous avons discuté de plusieurs questions. Ce qui n'est qu'une attitude normale en démocratie.
Dans la foulée de votre révocation, vous avez organisé une conférence de presse pour revendiquer vos émoluments de VPR. Vous parliez notamment de saisir la justice pour être rétabli dans vos droits. Où en êtes-vous ?
J'ai toujours estimé que les fonctions qu'on occupe sont des expériences. vice-président de la République, je n'ai bénéficié d'aucun avantage lié à mes fonctions. Tout compte fait, j'ai estimé qu'il n'était pas nécessaire de saisir la justice. D'autant plus que, depuis deux ans, la justice ne s'est toujours pas prononcée au sujet de la plainte que j'ai déposée contre un de vos confrères véreux, qui m'a mis en cause, injustement, dans l'affaire du Kévazingo.
Propos recueillis par J.KOMBILE MOUSSAVOU & Jonas OSSOMBEY