Et si la pandémie de Covid-19 n’était qu’un prétexte pour les entreprises déjà en difficulté de licencier une partie de leur personnel ? En effet, selon les chiffres de la direction générale du travail, sur les 1 425 pertes d’emplois enregistrées dans le secteur formel, 530 personnes ont été licenciées pour des raisons disciplinaires et… 895 pour motif économique. Mais derrière ce chiffre, ce sont près de 12 000 personnes qui ont été mises en chômage technique depuis le début de la pandémie.
Cependant, depuis la décrue constatée et la reprise progressive des activités dans certains secteurs dits sensibles, combien ont été rappelés pour reprendre du service aussitôt ? C’est la grande interrogation. "Les services techniques n’ont pas reçu d’informations sur les retours en entreprise des travailleurs concernés. Il y a lieu de rappeler, une fois encore, que le secteur informel n’a pas été pris en compte dans les statistiques de l’administration (…) Les motifs évoqués par les partenaires sociaux n’évoquent pas nécessairement la Covid-19, mais il est permis de penser que les difficultés d’ordre économique rencontrées par les entreprises ont largement été impactées par la pandémie, tout comme il ne serait pas vain de croire que certains employeurs auraient utilisé le Covid-19 comme motif pour réduire leurs effectifs", indique la direction générale du travail.
Selon les confidences d’un inspecteur du travail, les dénonciations pour licenciement abusif pleuvent actuellement sur leur bureau. "Beaucoup de personnes mises en chômage technique se sont vu proposer, au final, des départs volontaires. Pire, ceux en Contrat à durée déterminée (CDD) n’ont tout simplement pas été retenus pour des motifs d’ordre économique", indique-t-il.