Considérées comme une force active pour la production agricole et la contribution au revenu familial à travers leurs activités agricoles et para-agricoles, les femmes rurales au Gabon vivent encore dans la précarité. Profitant de la célébration de la Journée internationale de la femme, elles ont fait part de leurs difficultés au ministre en charge des Droits de la femme qui a invité toute la communauté nationale à se mobiliser pour lever les barrières.
Au Gabon, s’accorde-t-on à dire, la femme joue un rôle majeur en zone rurale. Comme l’a rappelé la représentante des femmes rurales lors de la célébration de la célébration de la Journée internationale de la femme rurale, elle s’implique fortement dans la production vivrière et maraîchère, dans la production et la transformation des produits agricoles tout comme elle joue un rôle déterminant dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle. «La femme rurale représente la main d’œuvre agricole mais également une éducatrice pour ses enfants et constitue un maillon essentiel du bien- être familial», a dit Marie-Claire Mbadinga.
Moteur du développement rural dans la lutte contre la pauvreté, a-t-elle ajouté, «force est de constater que la femme rurale vit dans la précarité». Outre son travail qui est loin d’être visible et bien rémunéré, a indiqué la représentante des femmes rurales, «l’arrivée de la pandémie de la Covid-19, a encore aggravé sa précarité». La difficulté d’écouler ses récoltes vers les marchés, a-t-elle fait savoir, entraine la perte de ses produits d’où la nécessité des formations sur les produits alimentaires. Aussi, le manque d’infrastructures publiques et sociales, l’accès au foncier, le manque d’équipement technique, le manque de formation et d’information, le faible accès aux services de santé de qualité, les difficultés d’accès à l’eau potable et à l’électricité, l’accès au financement sans oublier le conflit homme-faune, entretiennent cette précarité.
Appelant à la mise en place d’un centre de production semencière pour participer à la réduction des produits alimentaires au Gabon, Marie-Claire Mbadinga a rappelé que certains instruments mis en place pour aider les femmes rurales, à l’instar du Grand prix du président de la République créé en 1998, n’existent plus. «Pour donner à d’autres femmes l’opportunité de se faire connaître en développant leurs talents, nous souhaitons humblement la reprise du concours du Grand prix du président de la République», a-t-elle réclamé.
Fort de ces difficultés, et reconnaissant le rôle de la femme rurale, le ministre des Affaires sociales et des droits de la femme a pour sa part, invité «toute la communauté nationale à se mobiliser pour lever les barrières afin de faire des femmes rurales, le levier de l’agro transformation pour une croissance économique gabonaise plus forte et un développement durable et équitable».