Selon l’Organisation syndicale moderne des génies de l’éducation nationale (Osmogen), l’année scolaire 2020-2021 pourrait être blanche. De la pandémie du Covid-19 au non-paiement des vacations en passant par le manque de salles de classes, l’organisation syndicale a évoqué dans une déclaration le 15 octobre, les raisons qui pourraient sous-tendre cet état de fait.
L’année scolaire 2020-2021 est pour de nombreuses entités une équation à multiples inconnues. Si le gouvernement a fixé au 9 novembre la date de la rentrée, pour l’Organisation syndicale moderne des génies de l’éducation nationale (Osmogen), l’année tant attendue pourrait être blanche. A la base de cet état de fait, estime l’organisation syndicale, la pandémie de Covid-19. Avant la pandémie estime l’Osmogen, en dépit du double flux, les effectifs variaient entre 54 et 120 élèves par classe. Or la norme, selon l’Unesco, est de 35 élèves par classe. Cela, a fait savoir le secrétaire général d’Osmogen, «nécessitait déjà la construction d’une soixantaine d’établissements et le recrutement et la formation de près de mille enseignants par an».
De même, souligne Josias Abeigne Bibang, avec la pandémie, le gouvernement oblige l’Education nationale à ouvrir les classes de 10, sinon 20 élèves. «Une hérésie», estime l’Osmogen qui soutient que cela devra amener chaque établissement à multiplier le nombre de classes pédagogiques par 3 ou par 6 et le nombre d’enseignants par 8 ou par 12. «Impossible ! Même avec le double ou triple ou quadruple flux», martèle l’organisation pour qui, la transformation perpétuelle des établissements du premier degré en ceux du second degré depuis 2007, au lieu d’en construire pourrait également être à l’origine d’une année blanche.
A côté de ces raisons, évoque l’Osmoge, le programme «Primaire plus» qui consiste à ouvrir des salles de classe de 6e voire 5e dans les établissements primaires, faute de places dans les établissements secondaires ; le fait que 99% des établissements soient dépourvus de laboratoires tandis que les 1% qui en disposent n’ont pas de laboratoires équipés. L’Osmogen cite également le gel depuis 2016 des concours internes de l’ENS et de l’ENI malgré de nombreux départs à la retraite et des décès tout comme des carrières des enseignants bloqués depuis 2016 auxquels s’ajoutent le non-paiement des rappels de solde depuis 2014, le non-paiement des vacations du BEPC et du CEP de l’année 2019 ainsi que des vacations 2020.
Du reste, l’Osmogen soulève les problèmes liés aux mouvements et affectations des personnels, dont les travaux auraient dû être faits deux mois avant la rentrée administrative. «Nous déplorons le comportement de la tutelle qui prend souvent des décisions maladroites en faisant croire aux Gabonais que les partenaires sociaux y ont participé», a déclaré Josias Abeigne Bibang.