Une session ordinaire du Conseil d’administration de la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC) s’est tenue le 8 octobre dernier. À l’occasion, la Banque gabonaise de développement (BGD), actionnaire principal de la bourse avec 32,15% de participation, a annoncé sa décision de vendre ses parts, apprend-on du communiqué final qui a sanctionné la réunion. Le document est cependant muet sur les contours de cette opération de cession.
Cette décision devrait rassurer plusieurs investisseurs qui s’inquiétaient du fait que l’actionnaire de référence de la société de bourse de la Cemac soit en liquidation. En effet, comme le confirme le communiqué sanctionnant le Conseil d’administration de la BVMAC, en difficulté depuis quelques années, la BGD est aujourd’hui en liquidation. Cette situation est présentée par nombre d’experts comme un défi pour la crédibilité de la place boursière de la sous-région en plein processus de dynamisation.
Mais avec la sortie de BGD du capital de la BVMAC, la Gabon pourrait perdre son influence sur une société de bourse, basée à Douala la capitale économique du Cameroun. Il faut dire que malgré la fusion avec la Douala Stock Exchange, la bourse de la Cemac est restée contrôlée par des capitaux gabonais. En plus de la BGD, le deuxième actionnaire de la société de marché de la Cemac est aussi gabonais. Il s’agit de BGFI Capital. La filiale du groupe bancaire panafricain BGFI détient 4,47% des parts. On retrouve aussi comme actionnaires de la BVMAC d’autres filiales de ce groupe à l’instar de l’assureur Assinco, ou encore BGFI Bourse.
Une situation qui pourrait changer au profit du Cameroun qui détient déjà plus de 18,1% du capital de cette société de marché. Mais la géographie du capital de la société de bourse de la Cemac pourrait aussi être influencée par la possibilité donnée aux États membres d’entrer dans le capital de la BVMAC.
« Une analyse a été faite en considération de l’entrée éventuelle des États membres de la Cemac dans le capital social de la BVMAC suivant les dispositions de l’article 8 de l’Acte additionnel N° 06/17 Cemac-Cosumaf-CCE-SE du 19 février 2018 », indique, sans plus, le communiqué final de la session du Conseil d’administration de la BVMAC du 8 octobre. Selon cet article, les États membres de la Cemac avaient 24 mois, à compter du 19 février 2018, pour acquérir chacun 5% du capital de la bourse.