Lors du dernier New York Forum Africa, le ministre des Mines, de l’Industrie et du Tourisme, Régis Immongault, s’est entretenu avec la presse nationale et internationale au stand de la Société équatoriale des mines (Sem) afin de préciser les stratégies déployées en vue d’une meilleure industrialisation de ce secteur dans le pays.
A la faveur d’une conférence de presse tenue au dernier New York Forum Africa, en présence du directeur général de la Société équatoriale des mines (Sem), Fabrice Nzé Békalé, le ministre des Mines, de l’Industrie et du Tourisme, Régis Immongault, a indiqué que, malgré son potentiel énorme, le secteur minier africain n’a pas pleinement jouer son rôle dans la croissance du continent. «La part du secteur minier dans la création de richesses est très faible. Au Gabon par exemple, la garantie varie entre 4 et 6%. Ce qui est très faible», a expliqué le ministre, plantant le décor.
Régis Immongault a par ailleurs rappelé que le Gabon présente plus de 900 indices miniers alors que seules 4 entreprises y sont en phase de production, plus précisément la Compagnie minière de l’Ogooué (Comolog) pour le manganèse, la Compagnie internationale commerciale des mines de Houanzou, Gabon Mining et Managem qui exploite l’or au niveau de Bakouba.
Et le ministre de rappeler que dans son programme de gouvernement, le Président de la République a fait du secteur minier le socle du Gabon industriel. Toute chose qui implique, a-t-il dit, que ce secteur soit davantage revalorisé. «Il faut permettre que le Gabon puisse exploiter ce potentiel minier remarquable. Il faudrait surtout que le Gabon s’inscrive dans un nouveau modèle qui consiste à rechercher des remontées dans la chaîne des valeurs au niveau mondial», a-t-il dit. Cela passera nécessairement par la transformation locale des matières premières d’ici à 2020, tel que l’avait suggéré à ses pairs le chef de l’Etat du Gabon, Ali Bongo Ondimba, lors du dernier Tokyo International Conference on African Development (Ticad).
Pour le ministre des Mines, le complexe métallurgique de Moanda, qui sera lancé dans les prochains jours, obéit à cette volonté du président de la République. 4 à 5% de manganèse y seront transformés pour produire 65000 tonnes de silico-manganèse et 20.000 de manganèse métal par an. Cette industrie permettra, selon le ministre, de participer à la réduction du chômage via la création de plus de 430 emplois directs et de ce même chiffre en emplois indirects. De même, la sous-traitance se verra animée tout comme de nouvelles spécialités vont générer des emplois.
Abordant la question du nouveau Code minier, gage de la transparence dans le secteur, il a été indiqué que ce Code prévoit que toute entreprise en phase de production doit dorénavant céder 10% de son capital à l’Etat. Le ministre n’a pas manqué de souligner le rôle qu’aura à jouer la Société équatoriale des mines (Sem) dans ce processus d’industrialisation. «La Sem est le bras séculier de l’Etat dans le secteur minier», a relevé Régis Immongault non sans souligner la volonté des autorités gabonaises à appuyer et à accompagner les entreprises minières qui ont investi au Gabon.
La Sem devrait se lancer dans l’exploitation des matériaux de construction dont le sable et le gravier avec pour ambition de mettre en abondance ces substances à la disposition des populations, notamment des ménages qui aspirent à construire leur maison. Il s’agit ainsi de contribuer à la réduction des coûts de ces matériaux afin de favoriser et d’encourager les initiatives au sein de la population.
Naturellement, l’exploitation du gisement de Bélinga, disposant d’un milliard de réserves et de 4 milliards de ressources, n’a pas été omise. On retiendra des déclarations du ministre des Mines à ce sujet que la capacité de transformer va déterminer le choix de la société partenaire pour l’exploitation du fer de Bélinga qui pourrait débuter d’ici à 2025. Entre temps, le gouvernement et ses partenaires procéderont à la construction d’infrastructures nécessaires à l’acheminement de ces matières premières, entre autres.
Enfin, on retiendra de cette conférence que le Gabon s’est constitué une réserve stratégique, un fonds or, d’une valeur de 250 milliards de francs CFA.