Les récentes informations concernant les forfaits à venir de plusieurs cadres de l’équipe nationale du Gabon, à quelques jours de la rencontre amicale face au Benin, viennent en effet rappeler toute la difficulté de l’encadrement technique à pouvoir composer avec un groupe qualitativement étoffé.
«Un seul être vous manque et tout est dépeuplé», disait Lamartine. Touché à la cheville le week-end écoulé en championnat lors du succès d’Arsenal face à Sheffield (2-1), Pierre Emerick Aubameyang a donc été déclaré forfait pour la rencontre amicale qui oppose la sélection nationale du Gabon à celle du Benin, le 11 octobre prochain à Lisbonne au Portugal.
Un véritable coup dur pour le groupe qui devra faire sans son capitaine, mais également pour le sélectionneur, Patrice Neveu qui, comme tout sélectionneur, aurait bien aimé avoir à sa disposition, son meilleur élément. Surtout après si cette longue période d’arrêt en raison de l’avènement de la pandémie du coronavirus.
Les grandes retrouvailles entre «Panthères» du Gabon ne se passeront donc pas comme voulu par Patrice Neveu, lequel devra également composer avec les absences de plusieurs autres cadres. Soit pour des raisons de santé, soucis administratifs ou refus des clubs de libérer leurs joueurs. C’est le cas par exemple de Mario Lémina, Aaron Appindangoye, Gaëtan Missi, André Poko et bien d’autres jeunots appelés pour la première fois en «Jaune».
Des absences de dernières minutes qu’il faut tout aussi lier à la situation actuelle mondiale qui voit certains pays refuser catégoriquement ou restreindre l’entrée sur leur territoire à des individus et personnes issus ou en provenance des pays fortement touchés par la covid-19. Une inconnue au sens de sa durée dans le temps, car nul ne sait avec exactitude la durée, ni la fin d’une maladie venue bouleverser des équilibres pourtant bien établis, mais qui met également les Etats devant leur triste réalité, tout comme elle dévoile au grand jour, «la pauvreté» de l’effectif de l’équipe nationale du Gabon, dont le processus de renouvellement et de régénération tarde à prendre forme. A défaut d’avoir un groupe assez étoffé en choix, Patrice Neveu fera avec ce qu’il aura sous la main. Pas idéal quand on doit jouer dans un mois, à peu près, un match déjà décisif et qu’il faut gagner en assurance.
La faute tout d’abord à des clubs locaux qui peinent à former et sortir des véritables pépites en leur sein, ajouté à un championnat national, quasi-inexistant.
Résultat des courses: Patrice Neveu, tout comme ses prédécesseurs d’ailleurs, est malheureusement contraint d’aller chercher des joueurs évoluant dans des «championnats exotiques». Si bien que cette option ait très souvent fait l’objet de l’éternel débat entre le niveau réel de ces championnats, maltais, chypriote, finlandais, slovène, luxembourgeois…comparativement au National-Foot qui, quoique l’on dise, a tout de même sorti une génération championne d’Afrique chez les U23.
C’est dire qu’il y a bel et bien du talent, mais qui ne demande qu’à être utilisé à bon escient en commençant bien évidemment à lui donner l’occasion de s’exprimer par l’entremise d’un championnat qui se joue régulièrement. Et sur qui Patrice Neveu aurait sans doute dû venir piocher pour suppléer les nombreux absents de son effectif, désormais amoindri en qualité. L’obligeant dès lors à «bricoler» pour concocter un onze de départ non pas «compétitif» pour mieux préparer la double confrontation de novembre face à la Gambie, mais tout simplement «acceptable» compte tenu des absents.