Le Conseil des ministres du 2 octobre a annoncé la suppression de l’Agence nationale des grands travaux d’infrastructures (ANGTI), sans aucun bilan au préalable. Le président du Réseau des organisations libres pour la bonne gouvernance (ROLGB), Georges Mpaga, réclame des clarifications et des comptes sur la gestion de cette structure placée sous l’autorité de la Présidence de la République.
Structure de premier plan dès l’accès du président Ali Bongo Ondimba à la magistrature suprême, l’Agence nationale des grands travaux (ANGT), puis Agence nationale des grands travaux d’infrastructures (ANGTI) n’a jamais réussi à faire bonne presse. Généralement, elle a été présentée comme «une administration budgétivore aux résultats médiocres».
Lors du Conseil des ministres du 2 octobre, le gouvernement a décidé de sa suppression. Aucun bilan, et encore moins les raisons de cette suppression n’ont été évoquées. Ce qui a amené l’acteur de la Société civile, défenseur des droits de l’Homme et militant anticorruption, Georges Mpaga, à demander des comptes et des justifications.
Dans une publication sur sa page Facebook, le membre de la société civile estime que «la gestion de l’ANGTI doit être clarifiée absolument pour le triomphe de la justice et au nom de la lutte contre l’impunité». George Mpaga estime qu’«en vertu du principe de redevabilité et de l’obligation de rendre compte, l’Agence nationale des grands travaux qui a assuré la gestion de tous les budgets d’investissements du Gabon depuis 2010 doit impérativement faire son bilan général, si nous sommes dans un Etat de droit et dans une République qui se respecte ».
C’est la raison pour laquelle, a-t-il poursuivi, «la société civile exige du président de la République en exercice, président du Conseil d’Administration de ladite Agence, que des audits indépendants sur la gestion financière de cette entité soient diligentés par des cabinets reconnus de notoriété y compris par la Cour des Comptes».
Le président du Réseau des organisations libres pour la bonne gouvernance (ROLGB) relève également que «devant les soupçons de crimes financiers à grande échelle qui pèsent sur la gouvernance de l’ANGTI, pour la crédibilité de l’Administration présidentielle, un contrôle parlementaire devrait être parallèlement diligenté sur les comptes de l’ANGTI afin que personne ne soit au-dessus des lois de la République et que tous les doutes soient levés».
Si ces enquêtes ne sont réalisées, prévient ce dernier, «un collectif de la société civile portera l’affaire devant le gouvernement, les deux chambres du Parlement, la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite, l’Anif, le Tribunal spécial sur les crimes financiers et les juridictions américaines compétentes».
Tout en rappelant que «la corruption politique est un fléau qui gangrène le pays et dont les effets sont dévastateurs à tous les niveaux, dans tous les secteurs. Et c’est inacceptable !», le président du ROLBG invite «les magistrats libres et intègres du Gabon à soutenir cette revendication légitime».