Onze migrants illégaux en provenance du Nigéria ont été interpellés mercredi dans la commune d’Akanda, au nord de Libreville, par les brigades nautiques lors de patrouilles, portant à 118 le nombre total de personnes arrêtées depuis vendredi, dans une opération conjointe entre l’Agence nationale des parcs nationaux et les forces de sécurité et de défense gabonaises.
Les premières arrestations, soit 38 personnes ont eu lieu lors de patrouilles de surveillance vendredi à Akanda après une course poursuite dans les mangroves du Parc éponyme où les autres occupants de la pirogue transportant plus d’une centaine de personnes avaient pris la fuite.
Le lendemain, 69 personnes cachées dans la mangrove ont été arrêtées. Ce sont donc 118 personnes âgées de 2 à 46 ans, de nationalités diverses toutes en provenance du Nigeria, parmi lesquelles quatre enfants de 2, 4, 7 et 13 ans.
Les patrouilles ont aussi de la drogue, plusieurs ballots de cannabis qui ont été brûlés. La présence de jeunes filles mineures amène les enquêteurs à penser à un trafic des êtres-humains, le Gabon étant devenu depuis plusieurs années une terre de destination de ces flux qui alimentent des réseaux d’exploitation du travail des enfants.
Cette opération qui intervient dans un contexte de lutte contre la covid-19 a été menée dans le respect des mesures barrières. L’Agence nationale des parcs nationaux dit leur avoir «fourni des masques et s’est occupée d’eux dans le strict respect de la dignité humaine jusqu’à la transmission du dossier à la Gendarmerie nationale».
Les personnes adultes arrêtées, qui risquent l’emprisonnement ont été confiées à la Gendarmerie nationale pour les suites de l’enquête.
Cette interpellation, est le fruit d’une opération conjointe entre l’Agence nationale des parcs nationaux et les forces armées gabonaises qui ont redynamisé leur coopération le 20 juin 2020 lors d’une cérémonie à l’Arboretum Raponda Walker.
La question migratoire est particulièrement sensible au Gabon, où vivent officiellement plus de 300.000 étrangers, dont beaucoup sont des clandestins.