Détenu depuis mardi à la prison centrale de Libreville, Léandre Nzué contre qui pèsent 8 chefs d’accusation est soupçonné, entre autres, d’avoir détourné plus d’un milliard de francs CFA issus vraisemblablement des recettes municipales dont il avait la gestion. Entendus par les enquêteurs au sujet de ces détournements présumés, trois collaborateurs du maire ont été relâchés faute de preuves.
Porté à la tête du Conseil municipal de Libreville à la suite des élections de 2018, deux ans après, Léandre Nzué intéresse la justice qui doute que sa gestion à l’Hôtel de Ville ait été des plus orthodoxes. Placé sous mandat de dépôt après son audition, mardi 15 septembre, devant le procureur de la République, l’édile de la capitale qui attend son jugement à la prison du Gros-Bouquet devra répondre de 8 chefs d’accusation, à savoir : association de malfaiteurs ; détournement de deniers publics ; blanchiment de capitaux ; extorsion de fonds ; concussion ; corruption passive ; chantage ; faux, usage de faux et complicité de faux tour à tour.
Au sujet des détournements de deniers publics dont il est accusé, son avocat Me Jean Paul Moumbembe informe que le maire de Libreville est soupçonné par la justice d’avoir soustrait «plus d’un milliard de francs». De l’argent que les enquêteurs pensent provenir des recettes municipales dont l’élu avait la gestion. Selon Africa Intelligence, les limiers de la Direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire (DGCISM) s’intéressent particulièrement aux dépenses pour le moins excessives du maire depuis son élection. Léandre Nzué possèderait plus d’une dizaine de véhicules, des bateaux de plaisance et s’habillerait chez l’un des meilleurs couturiers de Paris.
Si deux de ses proches collaborateurs, l’Inspecteur général municipal (IGM) et le Chargé d’études du domaine public auprès de l’IGM, par ailleurs conseiller politique, ont été écroués lundi pour les mêmes soupçons de malversations financières, trois autres collaborateurs du maire auraient été relâchés faute de preuves, selon des sources judiciaires.