Le maire de Libreville s’est vu opposer neuf chefs d’inculpation. Entre autres griefs, il lui est reproché d’avoir détourné la somme d41 milliard de francs CFA.
Léandre Nzué est en « bonne santé » mais en mauvaise posture.
« Mon client est en bonne santé », a déclaré ce jour son avocat, Me Jean Paul Moumbembé.
Hier, le maire de Libreville a fait un malaise vagal – et non une attaque cardiaque comme on a pu le lire sur les réseaux sociaux. Transporté à l’Hôpital militaire Omar Bongo de Libreville, il a subi une batterie d’examens. Tous se sont révélés parfaitement concluants.
Sa garde à vue a donc repris ce matin. Au terme de celle-ci, l’édile de la capitale a été mis en examen et placé sous mandat de dépôt. Il a été transféré à la prison centrale de Libreville.
Selon différentes sources judiciaires, neuf chefs d’inculpation lui sont opposés. Parmi eux, celui de détournement de fonds publics. La somme de un milliard de francs CFA a été évoqué. Mais également association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, extorsion de fonds, concussion, corruption passive, chantage, faux et usage de faux et complicité de faux.
Compte tenu de l’importance de ce dossier, le procureur de la République de Libreville, Patrick-André Roponat devrait prendre la parole ce soir pour donner de plus amples informations.
Pour rappel, le 8 juin 2019 dans un discours le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba avait déclaré vouloir mettre un terme à la corruption « endémique » au Gabon. Quelques mois plus tard, une vaste opération anti-corruption dénommée Scorpion était lancée, qui a conduit une trentaine d’ex-hauts-responsables publics sous les verrous, dont l’ex-directeur de cabinet de la Présidence, Brice Laccruche Alihanga.
Le placement sous mandat de dépôt aujourd’hui du maire de Libreville rappelle, si besoin en été, qu’il s’agit bien d’un mouvement de fond, pérenne, qui n’épargne personne, quel que soit son statut ou sa proximité avec le pouvoir.