Depuis mars dernier, le climat s’échauffe peu à peu au ministère de la Fonction publique où les agents, réunis pour la plupart au sein du Synafopra, expriment de nombreuses revendications relatives à leur traitement salarial et à leur plan de carrière. Face au silence que ces agents accusent Serge Maurice Mabiala de leur opposer, ils ont décidé de rentrer «officiellement» en grève, le lundi 26 mai 2014.
La menace planait depuis plusieurs mois, notamment dès l’annonce du président de République de suspendre les fonds communs et un ensemble de primes diverses aux agents de l’administration publique. Depuis, réclamant le paiement intégral de leur prime de rendement avant l’entrée en vigueur de la décision du chef de l’Etat, les agents du ministère de la Fonction publique, après maintes tentatives de discussion avec leur ministre, ont décidé de lancer officiellement leur mouvement de grève.
«Si nous avons décidé de rentrer en grève aujourd’hui, c’est pour deux points essentiels, sans attaquer la totalité du contenu du cahier des charges du syndicat. Et ces deux points sont : le fait pour le ministre de refuser le dialogue. Plusieurs fois, nous avons déposé des demandes d’audience. Mais celui-ci ne nous les a jamais accordées. Nous lui avons également adressé des correspondances pour solliciter de lui une rencontre avec le bureau du Synafopra, mais Serge Maurice Mabiala n’a jamais éprouvé la nécessité de discuter avec nous. Le second point qui a motivé notre entrée en grève réside dans le fait que notre prime de rendement n’a pas intégralement été payé», a déclaré Joseph Mintsa Mi Ndong, trésorier payeur général du Syndicat national des agents de la Fonction publique et de la réforme administrative (Synafopra).
Pour les agents, il s’agit désormais d’en appeler à l’intervention du Premier ministre, Daniel Ona Ondo, face au silence des responsables de l’administration, en plus de réclamer le paiement du reliquat de leur prime de rendement du 1er trimestre 2014. Sur cette question, les leaders du Synafopra ont déclaré : «Nous sommes favorables à la mise en place de la PIP prônée par le président de la République. Mais à notre grande surprise, au 1er trimestre, qui ne rentre pas en ligne de compte dans le paiement de cette prime, nous aurait, dit-on, été payée. Or, nous savons tous que le paiement de la PIP ne devait intervenir qu’au 1er avril 2014. Ce qui voudrait donc dire que ce que nous devrions avoir comme prime de rendement au 1er trimestre a été commué en PIP. Sinon, pourquoi certains agents se sont-ils retrouvés avec des sommes en régression, comme sectionnées par, on ne sait quel calcul ?»
Pour les agents de la Fonction publique qui ont à nouveau sorti leurs vêtements noirs, «pour exprimer le deuil», le retour au travail à temps plein dépendra de la volonté des membres du gouvernement interpelés.