Confiée à la Société des autoroutes du Gabon (SAG), la Transgabonaise est enfin entrée dans sa phase concrète de réalisation. A cette occasion, le Président du conseil d’administration (PCA) de la SAG s’est confié à Gabonreview avec qui il revient sur certains aspects du projet. Pour Mathieu Peller, par ailleurs directeur Afrique de Meridiam, la Transgabonaise est une mine de belles «opportunités pour les entreprises routières ou de travaux installées au Gabon».
Gabonreview : Pouvez-vous nous présenter la SAG ?
Mathieu Peller : La SAG a été créée en 2019 pour mener à bien le projet de la Transgabonaise. C’est une société de projet, la société concessionnaire qui est là pour réaliser le projet de la Transgabonaise : c’est son seul objectif. Elle a été créée par Arise IIP et Meridiam, tous deux actionnaires à hauteur de 50% chacun. Par définition, la SAG est associée à la Transgabonaise et son rôle est de mettre en œuvre le projet qui bénéficie d’un contrat de partenariat avec la République gabonaise. La société dispose donc d’une équipe dédiée et des fonds apportés par les actionnaires, pour mener à bien la Transgabonaise dont elle s’occupe exclusivement. Nous précisons par ailleurs que la SAG est une société de projet. Et notre projet actuel est la Transgabonaise sur lequel nous sommes concentrés à 100%.
Comment ce projet sera mené et comment allez-vous le rentabiliser?
Il convient de rappeler que la Transgabonaise est un grand projet avec de nombreuses études environnementales, sociales et économique, et techniques en partenariat avec la République gabonaise. Depuis le 10 septembre, nous sommes en train de rentrer dans une phase de travaux par étape. Nous avons donc lancé la première étape qui est la construction de 80 km de routes. Pendant quelques temps encore, il y aura des études qui seront réalisées et qui vont conduire à la réalisation des autres sections pour réaliser l’ensemble du chantier. La SAG est une société concessionnaire qui sous-traite les travaux à des entreprises de construction de stature internationale. Ensuite, nous allons exploiter et entretenir la route sur la durée. La Transgabonaise va être une route à péage qui va prélever des droits sur les automobilistes et les poids lourds. C’est de cette façon que nous allons rentabiliser le projet.
Au-delà des aspects financiers, la Transgabonaise va avant tout améliorer grandement la connectivité entre les régions, et la mobilité des biens et des personnes, ce qui va avoir un impact fort sur l’économie gabonaise et l’aménagement du territoire. La sécurité routière se verra également améliorée.
Le chantier sera-t-il livré en 2023 comme l’a indiqué le chef de l’Etat ?
Les délais annoncés vont être tenus. Lorsqu’on est dans ce type de projets, nous sommes pris par des délais que nous sommes tenus de respecter. Il n’y a donc aucune raison de ne pas les tenir. Le contrat a été signé et actuellement, nous sommes dans une phase de mobilisation des équipements qui va se poursuivre dans les semaines qui arrivent, pour un démarrage du chantier dans la même période. Le léger retard accusé découle des nombreuses études que nécessite le projet. Mais mieux elles sont faites et plus on va vite. Pour nous, ce qui compte c’est l’arrivée et pas forcément les dates intermédiaires. Et nous sommes persuadés que toutes les études qui ont été faites, vont nous permettre d’aller vite dans la réalisation du projet.
Il ne faut pas oublier le Covid-19 qui complique les activités. Mais nous pensons que sur l’objectif initial, nous n’avons pas de retard et nous allons aller vite car les études ont été bien menées ces derniers mois. Nous venons de signer un contrat de travaux avec l’entreprise Afcons, dont l’objectif est de mobiliser la logistique et la main d’œuvre. En ce qui concerne le nombre d’employés requis pour le chantier, cela va dépendre du phasage et il est très difficile de donner de chiffres précis à l’heure actuelle. Ce qui est sûr, c’est que l’entreprise de construction est en train de mobiliser la logistique et la main d’œuvre, organiser son chantier. Nous sommes dans la phase concrète de réalisation du projet : c’est parti !
Quel était l’objectif de l’avenant n°1 au contrat de partenariat relatif à la Transgabonaise, signé fin août, et qu’est-ce que cela va changer ?
Ce qui va changer, c’est le phasage et la définition plus précise des études et travaux, qui sont aujourd’hui matérialisés par le lancement du chantier sur les 80 premiers kilomètres. Nous avons pu formaliser cela à travers cet avenant et matérialiser notre accord sur la façon de mener à bien plus précisément les études et travaux y compris en prenant en compte les conséquences du Covid-19.
Comment se passe la cohabitation avec les entreprises locales d’aménagement routier ?
Les entreprises sont toutes invitées à candidater à nos appels d’offres. Nous avons lancé un appel d’offres qui a permis de sélectionner l’entreprise Afcons. Cette entreprise a un premier marché pour les premiers 80 km de la Transgabonaise. Maintenant, cette société va discuter elle-même avec des sous-traitants locaux ou internationaux. Il y a donc là des opportunités réelles pour les entreprises locales. Par ailleurs, d’autres appels d’offres sont en préparation pour d’autres lots de la Transgabonaise. Et ce sera autant d’opportunités pour les entreprises routières ou de travaux installées au Gabon.