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Prix du médicament : Une augmentation attendue
Publié le vendredi 11 septembre 2020  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
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Instauré par l’arrêté n°1080-20/MTCPMEI/MEF du 16 juillet 2020 et censé entrer en vigueur le 16 août, le certificat de conformité est décrié par les pharmaciens du Gabon qui ne voient pas son utilité, d’autant plus qu’au niveau du ministère de la Santé, il existe un organisme chargé du contrôle qualité. Son entrée en vigueur impliquera l’augmentation du prix du médicament.

Le 9 septembre, le Syndicat des pharmaciens du Gabon a alerté l’opinion sur une éventuelle augmentation du prix du médicament imputable à l’entrée en vigueur de l’arrêté n°1080-20/MTCPMEI/MEF du 16 juillet 2020. Fixant les conditions d’application de l’évaluation de la conformité aux normes des produits et l’entrée en vigueur des contrôles, via le Programme gabonais d’évaluation de la conformité (Progec), cet arrêté impose un certificat de conformité(CdC) établi par l’Agence gabonaise de normalisation (Aganor), entre autres, à toutes les personnes qui importent le médicament.

Ce certificat, a informé la présidente du syndicat, «est payant au prorata de la valeur de la marchandise importée». «Ce nouveau fait aura un impact sur le prix des médicaments. Le prix des médicaments pourra augmenter», a prévenu Grâce Nze Nkoure. Selon le communiqué de l’Aganor annonçant l’exécution de cette mesure, le Progec a été mis en place pour la «protection de la santé et de la sécurité des consommateurs contre tout produit dangereux non conforme aux normes ou contrefait».

Toutefois, pour les pharmaciens, cette mesure n’a pas lieu d’être car dans ce secteur, le contrôle qualité se fait depuis longtemps. «On n’a pas attendu que le Progec soit mis en place pour contrôler la qualité du médicament. L’Agence du médicament le fait depuis des années», a déclaré la présidente du syndicat. Le Progec (Aganor) est-t-il plus compétant que le ministère de la Santé pour contrôler la qualité du médicament ? S’interrogent les pharmaciens qui crient à l’asphyxie par la parafiscalité.

Les taxes étranglent les pharmacies

Cette nouvelle taxe est la dernière d’une longue lignée qui rogne la marge des pharmacies. Celles-ci réfutent également la taxe prélevée par la municipalité pour leurs enseignes, au titre de la publicité. Pour les mairies, les enseignes des pharmacies, avec les noms des pharmaciens, constituent une publicité. Or, une enseigne est une obligation du ministère de la Santé. «Si on n’a pas cette enseigne, on nous fait payer une taxe au ministère de la Santé. Les communes veulent nous faire payer parce qu’on a cette enseigne», a relevé Grâce Nze Nkoure. Une autre taxe, sur la propreté, est pratiquement payée deux fois puisqu’étant prélevée par la SEEG et par le l’Hygiène. Par ailleurs, du fait de la crise sanitaire, d’autres taxes ont été ressorties, à l’instar de celle de la direction générale du Commerce, pour la déclaration de stocks imposée par une loi de 1977. «Aujourd’hui, on ne travaille plus avec des registres, on a des logiciels. Nos stocks on peut les avoir à l’instant T si on nous demande lors d’un contrôle. On fait des commandes quotidiennes. Donc les stocks changent chaque jour. Ces taxes pèsent sur nos marges», a-t-elle expliqué

Or, le prix du médicament, a fait savoir le syndicat, n’a pas changé depuis 1993. La marge est restée la même tandis que les charges ont augmenté. «Nos aînés achetaient le Paracetamol à 800 francs CFA et le revendaient à 1200 francs CFA. Aujourd’hui on l’achète à 1000 francs CFA pour le revendre à 1400 francs CFA, et la marge est la même. Entre temps, le SMIG a augmenté, les charges ont triplé. Donc notre marge ne fait que se réduire», a signifié Grâce Nze Nkoure.

Les pharmaciens disent se battre contre l’augmentation du prix du médicament mais le fait d’être assujettis à ces taxes, alimente de plus en plus le spectre d’une augmentation du prix du médicament. Pendant la crise, il leur a été imposé de payer une taxe sur les gans alors qu’avant la crise, cette taxe n’existait pas. Compte tenu des lenteurs administratives, le problème n’a pas pu être géré à temps et aujourd’hui, le prix a augmenté.

Fort de cette expérience, les pharmaciens ne souhaitent pas payer le certificat de conformité qui aura pour conséquence l’augmentation du prix du médicament et qui pourrait mettre à mal le gouvernement, accentuer les difficultés de la Cnamgs qui devra payer plus pour les ordonnances de ses assurés. Pour l’heure, plusieurs conteneurs de médicaments sont au port et facturés chaque jour par la Douane alors que le pays est touché par la rupture de certains médicaments due à la pandémie de la Covid-19. Une démarche d’ailleurs contraire à la volonté du Gabon de réduire de 30% le coût du médicament.
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