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Gabon : La diatribe d’Akure Davain contre le gouvernement
Publié le lundi 7 septembre 2020  |  Gabon Review
Séraphin
© Autre presse par DR
Séraphin Akure-Davain, président de l’ONG Groupe Espoir
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Face à ce que d’aucuns qualifient de dérives, le président du groupe parlementaire Les Démocrates (LD) a interpellé le chef du gouvernement lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale. Ayant encore à l’esprit la sanction des parlementaires PDGistes ayant voté contre la dépénalisation de l’homosexualité, l’emprisonnement des acteurs politiques, Séraphin Akure-Davain n’a pas tenu sa langue.

A l’occasion de la déclaration de politique générale du Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda, le président du groupe parlementaire Les Démocrates (LD) a, sur un ton satirique, interpellé le gouvernement sur ce que d’aucuns qualifient de dérives autoritaires. Séraphin Akure-Davain qui a encore à l’esprit l’épisode de la dépénalisation de l’homosexualité, a indiqué que les députés méritent plus de considération et de respect.

Pour avoir voté contre, les députés du parti au pouvoir avaient été sanctionnés. Le député LD est allé à leur rescousse estimant qu’ils «ne peuvent être réduits à de simples automates ou à du bétail votant qui réponde aux ordres».

«Ils ne peuvent être pris à partie pour ne pas avoir voté une consigne de vote conforme à leurs convictions. Cette disposition est d’ailleurs contenu dans notre loi fondamentale en son article 39 qui stipule : « Tout mandat impératif est nul »», a-t-il déclaré. En dépénalisant l’homosexualité, a dit Séraphin Akure-Davain à Rose Christiane Ossouka Raponda, «votre groupe politique s’est attaqué à l’un des piliers de notre structure sociale». «Aujourd’hui, ce même groupe s’attaque à un second pilier, le respect des anciens» a-t-il ajouté, faisant allusion aux sanctions qui ont suivi.

Une Constitution « les trous les trous »

«Nous vous attendions 45 jours après votre nomination Mme le Premier ministre», a fait Séraphin Akure-Davain surpris de recevoir le chef du gouvernement le 4 septembre avec comme raison, un décompte à partir de la date de sa prestation de serment, selon la décision de la Cour constitutionnelle. «Nous avons lu et relu cet article 28 a de notre Constitution. Nulle part, il n’est fait référence à une quelconque prestation de serment», a-t-il affirmé. «Ceci nous conforte dans l’idée que nous ne lisons certainement pas le même document», a-t-il supposé, suggérant que «l’écueil d’une session parlementaire extraordinaire onéreuse est sûrement le véritable mobile». Les décisions de la Cour étant sans appel, a-t-il poursuivi, les députés ont été contraints comme à l’accoutumée d’accepter «les contorsions de ceux qui pour nous, lisent notre loi fondamentale». «Je comprends alors aujourd’hui, ce que ce compatriote me disait : « en Afrique, une Constitution c’est les trous les trous ». Ah, pauvre Constitution», a-t-il ironisé.

Un pouvoir qui s’illustre par la violence

Revenant sur les événements du ministère des Eaux et forêts, Séraphin Akure-Davain, a dénoncé «la prise à tabac des syndicalistes de cette administration qui peine à résoudre le problème des éléphants qui sèment la désolation dans nos villages avec toutes les conséquences néfastes y afférentes mais dont la tutelle préfère terroriser ses agents». «S’agit-il Mme le Premier ministre d’une présentation inaugurale de votre méthode de gestion des conflits sociaux ? Vous, parlez de climat social apaisé, de décrispation, est-ce que cet exemple illustre vos propos ?», a-t-il questionné.

Pour le député LD, le pouvoir qu’incarne Rose Christiane Ossouka Raponda s’illustre par la violence. Il en veut pour preuve, les emprisonnements de ceux qui dit-il, «osent penser différemment que lui». «Mme le Premier ministre, libérez les prisonniers d’opinion. Bertrand Nzibi, Pascal Oyougou et tous les autres. Libérez les prisonniers politiques. Laissez les Gabonais s’exprimer. Ils parlent et ils s’intéressent à leur pays. Les emprisonner n’est pas nécessaire» a plaidé Séraphin Akure-Davain. La réponse de Rose Christiane Ossouka Raponda a été sans équivoque : «il n’y a que des prisonniers de droit commun» au Gabon.
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