Selon le Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre la pandémie à Coronavirus au Gabon ( Copil), le pays n’a enregistré ces deux derniers jours que 5 nouveaux cas positifs au Covid-19. Si le Copil insiste sur la nécessité de respecter les mesures et gestes barrières, la population asphyxiée insiste sur l’urgence d’un déconfinement.
S’achemine-t-on vers un déconfinement total du pays, au regard de la tendance baissière de l’épidémie ? Celle-ci s’est en effet tellement consolidée ces dernières semaines qu’elle autorise tous les espoirs à un retour à la normale. Selon le Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre la pandémie à Coronavirus au Gabon (Copil), sur 3 913 prélèvements effectués ces deux derniers jours seuls 5 nouveaux cas positifs ont été enregistrés.
Tous ces cas concernent la province de l’Estuaire et particulièrement Libreville où les 3 913 tests ont été réalisés. Soit un pourcentage de 0,1%. Bien en dessous des pourcentages journaliers jusque-là rendus publics par le Copil. Concernant la prise en charge, a souligné le Copil, 30 personnes sont hospitalisées dont 2 patients en réanimation. 71 guérisons ont été notifiées tandis qu’aucun décès n’a été déclaré.
Au total, depuis le début de la pandémie dans le pays, 122 308 prélèvements ont été effectués avec à la clé, 8 538 cas testés positifs. Soit, 7%. Parmi les cas positifs, 7 335, soit 85,9% ont été déclarés guéris de façon “virologique” et 53 personnes sont décédées. Au 2 septembre, seuls 1 150 cas étaient encore actifs.
L’urgence de déconfiner
Face à ces chiffres de plus en plus bas et au regard du nombre des cas actifs sur l’ensemble du territoire national, la population asphyxiées par le maintien de certaines mesures restrictives appelle au déconfinement. Déjà «dans la rue et surtout dans les transports en commun les mesures barrières ne sont même plus respectées et pourtant les chiffres restent très bas». Certains estiment qu’il faut revenir à une vie normale car les ménages sont à bout de souffle, ne serait-ce que pour les coups de transport.
«Pour me rendre au travail chaque jour et rentrer chez moi le soir, je dépense désormais 5 000 francs CFA. Vous imaginez un peu ce que ça fait ? L’Etat gabonais me paie combien ? On n’a même pas de bus du personnel. Les ministres et autres ont leurs voitures. Donc ils n’imaginent même pas ce que ça nous coûte de nous déplacer. Mais nous on souffre. Qu’ils déconfinent» a déclaré Berthes, une fonctionnaire.
La situation est vraiment tendue, les taxis ont fait passer les coûts des trajets du simple au triple et les clandos leur ont emboîté le pas. Un trajet qui coûtait 100 francs CFA avant la prise des mesures restrictives, est désormais à 200 voire 300 francs CFA. «Le ministre des Transports avait pourtant dit qu’il devait veiller à ce que les coûts des transports restent les mêmes mais ça n’a pas été le cas. Il a brillamment échoué. Incapable de mettre des garde-fous pour que les décisions gouvernementales soient respectées. On souffre trop, qu’ils déconfinent ne serait-ce que les transports en commun sur le territoire national», a plaidé Yoan, un résident de Mindoubé. Cet appel au déconfinement est également lancé par les opérateurs économiques encore sous le coup des mesures restrictives. Notamment ceux exerçant dans le secteur touristique qui broient vraiment du noir.