Ayant finalement échappé au paiement en nature préconisé en octobre 2019 par le ministère du Pétrole du temps de Noël Mboumba, au profit de la Gabon Oil Company (GOC) alors dirigée par Patrichi Tanasa, la Redevance minière proportionnelle (RMP) a permis à l’État d’engranger plus de 67 milliards de FCFA en fin mars 2020.
Le Trésor public et les fonctionnaires gabonais l’ont échappé belle. Alors qu’une bonne partie des salaires des agents de l’État est payée grâce à la contribution des sociétés de l’industrie pétrolière et minière à travers notamment la Redevance minière proportionnelle (RMP), en octobre 2019, une note de l’ancien ministre du Pétrole Noël Mboumba adressée aux sociétés pétrolières informait que le paiement de cet impôt se ferait désormais en nature.
En clair : plutôt que les devises habituelles, l’État gabonais préférait se faire acquitter avec des barils de pétrole que la GOC jadis dirigée par Patrichi Tanasa se chargerait lui-même d’écouler sur le marché mondial. À l’époque, l’idée n’avait pas enchanté grand monde et l’opinion pressentait déjà une volonté de la «galaxie BLA» (Brice Laccruche Alihanga et ses compères aujourd’hui en détention pour des faits présumés de malversations financières) d’accaparer les ressources censées être directement collectées par le Trésor public. La mesure décriée avait d’ailleurs été annulée au bout d’un mois et demi, soit deux mois avant son entrée en vigueur prévue pour le 1er janvier 2020.
Si cette mesure avait été rendue effective, beaucoup doutent qu’elle aurait permis à l’État de recouvrer la totalité des fonds issus de la vente des barils. Or, durant les trois derniers mois de l’année courante, le recouvrement de la RPM a bondi de 26,7%. En effet, de 53,5 milliards de francs CFA au 1er trimestre de 2019, le recouvrement de cette redevance s’est établi à 53,5 milliards de francs CFA en fin mars 2020.