Lors d’une récente sortie, le président du Congrès des agents publics parapublics et privés de l’Etat (Cappe) a affirmé que la présidence de la République gabonaise avait dégagé des fonds en 2016 pour dédommager les épargnants floués par BR Sarl. Les victimes disent n’avoir rien reçu. Où est donc passé cet argent s’interroge le Cappe.
L’affaire BR Sarl est vraisemblablement loin de connaître son épilogue. Si en milieu du mois d’août le président du Congrès des agents publics parapublics et privés de l’Etat (Cappe), qui s’est saisi du dossier, promettait aux épargnants floués «une suite favorable» censée intervenir dans quelques semaines, aucune avancée n’a été enregistrée. Lors d’une récente sortie, il a plutôt dénoncé quelques manœuvres dilatoires qui pourraient biaiser le processus de rétablissement des victimes dans leurs droits.
Selon Emmanuel Mve Mba, après la prorogation jusqu’au 30 septembre 2020 de la date d’inscription et de vérification des listes pour le recensement des victimes de la microfinance, il a été constaté que «certains épargnants déjà remboursés en complicité avec certains politiques impliquées dans le dossier BR Sarl, organisent une campagne de déstabilisation, de calomnie, de dénigrement et d’injures publiques respectivement vis-à-vis du Cappe et son président mais également celui du Collectif des victimes de BR Sarl». A en croire le président du Cappe, ces derniers ont été remboursés par des fonds dégagés en 2016 par la présidence de la République et censés être au profit de tous les épargnants mais ça n’a pas été le cas.
«Après constat et observation, il ressort qu’en 2016, la présidence de la République avait déjà dégagé des fonds au bénéfice des épargnants alors même que la presque totalité de ces épargnants déclarent n’avoir jamais perçu cet argent», a affirmé Emmanuel Mvé Mba qui demande le montant et l’utilisation de ces fonds dégagés par la présidence de la République au bénéfice des victimes.
Le Cappe s’interroge aussi sur le nombre réel des épargnants qui avaient été remboursés au terme de cette opération. Cette plateforme syndicale qui souhaite accompagner les victimes de BR Sarl jusqu’à aboutissement du dossier, veut également que soient identifiés l’organisme qui avait géré la liquidation de la microfinance, le montant réel des fonds dégagés pour cette opération, la banque de dépôt de ces fonds ainsi que l’utilisation qui en a été faite.
«Il s’agit là des urgences techniques qui commandant la régularisation de ce dossier», a affirmé Emmanuel Mve Mba. Le Cappe qui soupçonne un détournement des deniers destinés à résoudre ce problème compte saisir le Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda et la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLEI), afin que les personnes impliquées répondent de leurs actes.