Libreville,Le New York Forum Africa 2014 a fait salle pleine pour sa deuxième journée. Quelque 1500 délégués venus des quatre coins du monde et de plus de 20 pays d’Afrique, plusieurs générations de décideurs, d’entrepreneurs et d’experts sont rassemblées pour élaborer les réponses aux questions les plus brûlantes : comment transformer les ressources naturelles du continent africain et son économie pour créer plus de compétitivité, plus de valeur, plus d’emplois et de plus de croissance inclusive ?
Comme l’a souligné le président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba, « la réussite de la transformation de l’Afrique reposera d’abord sur les épaules et les compétences des Africains eux-mêmes ». Et Youssou N’Dour de renchérir : « L’Afrique est notre histoire, notre récit. Maintenant, et pour la première fois dans l’histoire, nous pouvons choisir nos partenaires et notre destin économique ».
La « transformation » du capital humain
Puisqu’il n’est « de richesses que d’hommes », à l’heure où la Banque mondiale rappelle que le capital humain contribue pour plus de 60% au développement économique, contre 20% pour les ressources naturelles et 15% les infrastructures physiques, le NYFA 2014 plante le décor d’un futur façonné par le présent : en 2020, le secteur des services africains aura cru de 40% et, dès 2015, sept des dix économies nationales les plus en croissance seront sur le continent.
Des trésors d’énergie
Au fil des ateliers et des interventions en séance plénière, le New York Forum Africa dessine les contours d’un projet intellectuel qui sans tarder devra fonctionner comme une feuille de route de « la nécessaire et indispensable redistribution des fruits de la croissance », selon l’expression du chef de l’État.
Cet horizon du partage et du développement durable des communautés qui passe par une offensive décomplexée. Vers les marchés intérieurs en forte demande de confort social, à mesure qu’augmentent les attentes de la classe moyenne émergente. Vers les marchés régionaux, avec, comme le répètent les experts africains, le besoin d’une meilleure intégration transfrontalière, gage de « lissage » des richesses.
Vers l’international, terre de projection des trésors continentaux à l’export, source immense et inexploitée de revenus. Comme le souligne le secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique Carlos Lopes, « trois pour cent du soleil saharien suffisent à éclairer toute l’Europe ».
Le défi de la jeunesse
« Et chaque année, nous avons 15 millions d’enfants devenus grands à mettre au travail », insiste M. Lopes. Un chiffre à mettre en parallèle avec cette révélation du diplomate onusien devant l’assemblée du NYFA : « Vous ne le savez sans doute pas, mais l’Afrique a un trillion de dollars non-utilisé dans les banques ! ».
Les solutions, comme le préconisent les autorités gabonaises représentées en ce samedi par le Premier ministre Daniel Ona Ondo, passent par l’implémentation d’une vision extrêmement structurée, celle d’Ali Bongo Ondimba. La transformation la plus large. Plus de formations, plus de soins, plus de connexions, plus de choix, la jeunesse n’attend que cela.
Une voix pour le continent
Se succédant au micro - chaque session comprenant un grand témoin local - les conférenciers gabonais ont ainsi fait le portrait d’un pays porté par un féroce appétit de connaissance et d’ouverture sur le monde, d’un atelier sur la transformation des ressources naturelles à un autre sur les questions agricoles, du monde des fonds souverains à celui de la valeur.
Pour finir par un passionnant échange avec la star sénégalaise Youssou N’Dour, chante et chanteur d’une Afrique innovante et communicante, celle qui, « grâce à de tels forums ose prendre des raccourcis pour mieux évoluer et conjuguer son destin, non plus au futur mais au présent ».
