Le Secrétaire général de la Ligue islamique mondiale, Cheikh Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa, a souligné que les résultats du dialogue sur la coexistence pacifique restent “de simple encre sur papier” à moins qu'ils ne soient transformés en programmes tangibles qui affectent les gens et les rendre plus coopératifs et s’accepter les uns les autres.
Invité au 2ème Forum des professionnels des médias, organisé le jeudi 20 août dernier, par l'Union des agences de presse de l'OCI (UNA) par visioconférence, le Secrétaire général de la Ligue islamique mondiale, Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa, a souligné que les crises mondiales, comme la crise actuelle de la Covid-19, sont une incitation à la coopération humanitaire.
Dans son exposé, il a rappelé que les organisations terroristes telles qu'Al-Qaïda et Daech, ont renforcé leurs activités sur les réseaux sociaux ces dernières années, pour répondre à la question concernant la vision de la LIM de l'existence d'organisations terroristes et extrémistes, de cultures et de religions différentes, sur les réseaux sociaux, et les efforts de la Ligue pour confronter les discours contre la coexistence et l'harmonie entre les adeptes des religions et des cultures.
«L'élimination du terrorisme nécessite de déraciner ses racines, représentées par des idées, car l'action militaire, malgré son importance, ne l'élimine pas complètement», a-t-il dit. Ajoutant que la Ligue déploie d'énormes efforts pour lutter contre le terrorisme, à travers les médias sociaux, et coopère avec un certain nombre de plates-formes actives dans ce domaine, comme Etidal Center et autres.
Par ailleurs, le conférencier a précisé que la stratégie de la Ligue est basée sur un travail scientifique et institutionnel, pour affronter les opinions extrémistes et terroristes.
Afin d'établir et d'enraciner une véritable coopération entre les sectes religieuses et les autres religions pour trouver des solutions aux problèmes et aux conflits dont souffre le monde, le patron de la LIM a réitéré que le dialogue doit être productif pour des résultats fructueux et tangibles. Cela nécessite un dialogue transparent et aborder toutes les questions avec leurs détails, et ne pas être entouré de courtoisies.
«Ce qui est vital et essentiel pour atteindre l'objectif souhaité de coexistence positive, et que Dieu soit loué, il y a des efforts de la Ligue islamique mondiale dans ce contexte, et pour améliorer l'efficacité de la coexistence à travers nos visites dans plusieurs pays, en particulier les pays aux minorités, et nous avons des accords de coopération avec toutes les institutions religieuses non islamiques. Nous travaillons tous avec ces personnes pour atteindre l'objectif commun de coexistence pacifique, de coopération positive et de promotion de l'harmonie entre les adeptes des religions. Cela s'étend à l'alliance civilisationnelle et culturelle, pour atteindre ce qui a été demandé, l'objectif souhaité, et nous avons pris des mesures pour y parvenir avec un impact tangible, et l'ambition reste excellente», a-t-il martelé.
Et lui d'affirmer que la coexistence pacifique entre les adeptes des religions et des cultures est une nécessité urgente dont chacun a besoin pour faire face aux voix de la haine et du racisme. «C’est également au premier plan des missions de notre monde pour parvenir à sa paix et à sa stabilité», a-t-il dit.
S'appuyant sur la situation actuelle de la pandémie du coronavirus, le Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa a souligné que la réalité des crises est un catalyseur pour la coopération humanitaire. «La preuve la plus excellente en est ce qui s'est passé lors de la pandémie de Coronavirus, qui a prouvé que les pays doivent encore coopérer et que le monde entier est une seule famille. Cette crise a montré que le monde pouvait collaborer à un niveau sans précédent, un niveau qui n'a jamais été atteint en raison de la négligence, de la peur artificielle et des barrières posées par certaines idéologies et peut-être des intérêts matériels. Quant à la stimulation de la tolérance, c'est par un travail authentique et non par des théories, des discours et des conférences qui vont aux archives. Donc les théories, les programmes, les thèses et les initiatives doivent être transformés en applications pratiques sur lesquelles tout le monde est d'accord».
À cet effet, il a déclaré que la coexistence positive entre tous n'est pas une option qui peut être prise ou écartée, mais plutôt un devoir religieux, moral et humanitaire inévitable. Elle doit aussi avoir un effet tangible et doit être fondée sur les bases de justice et d'acceptation mutuelle et remplir ses exigences, sinon ce serait une théorie confinée ou une image idéale dans l'imagination ou simplement de l'encre sur papier.
Selon lui, l'Islam se préoccupe de promouvoir la paix et l'harmonie positive entre tous, la justice et la charité envers les autres, et cela dans le respect de la différence et la diversité. Prenant exemple sur le "Pacte de Médine" rédigé par le prophète Mahomet (PSDL), qui incarnait les principes de la coexistence pacifique dans l'Islam, célébrait les plus hautes valeurs civiques, préservait les droits et libertés légitimes, et mettait l'accent sur la fraternité humaine et le respect de la diversité religieuse.
Il a également évoqué la Déclaration de La Mecque, qui a été signée l'année dernière, affirmant que le document, qui a été publié près de la Sainte Kaaba, le 24 Ramadan 1440H (29 mai 2019) par 1.200 muftis et érudits et 4500 penseurs musulmans représentant 27 doctrines et sectes islamiques qui sont venus sous l'égide de la Ligue islamique mondiale " est le premier rassemblement de toutes les sectes islamiques de l'histoire."