La Cour des comptes a diligenté, à la mairie d’Akanda ce 19 août, un contrôle des droits et avantages versés aux élus locaux de la municipalité, mais aussi des salaires payés aux autres personnels pour les exercices allant de 2018 à 2020.
Sur la sollicitation des 11 conseillers municipaux du groupe politique Rassemblement pour la patrie et la modernité-Union nationale (RPM-UN) de la commune d’Akanda, emmenés par Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, une équipe de la Cour des comptes a été diligente ce 19 août pour réaliser l’audit de la gestion financière de la commune d’Akanda et plus spécifiquement l’audit de la paye pour l’exercice allant de 2018 à 2020.
Par mesure conservatoire, ces conseillers municipaux, souhaitent que soit mis un terme au paiement mensuel de l’indemnité domesticité, eau électricité, et téléphone versée aux maires adjoints de la commune, aux maires d’arrondissement ainsi qu’à leurs adjoints. De sorte que ceux qui choisiront d’ignorer cette décision en répondre personnellement devant la justice, car pour ces derniers, elle constitue «un détournement de deniers publics».
En effet, le paiement de cette indemnité, tel que pratiqué durant l’exercice 2019 pour un montant évalué à plus de 75 millions de francs CFA, est interdite par la réglementation en vigueur, notamment le décret n°000455/PR/MID/MEFBP du 23 mai 2006, portant harmonisation des droits et avantages des élus. Selon les articles 17, 18, 19 et 20 de ce décret, seul le maire central d’Akanda a droit au versement de cette indemnité de domesticité. Les adjoints aux maires, les maires d’arrondissements, les adjoints aux maires d’arrondissement et les vice-présidents des conseils départementaux ne bénéficient pas des avantages prévus par ce décret.
Les 11 mousquetaires espèrent trouver satisfaction auprès de la haute juridiction financière, car avant de se résoudre à se rabattre vers elle, ils avaient sans résultat probant, saisi par correspondance datée du 10 juin, le receveur municipal, avec copie de cette correspondance adressée par leurs soins au Maire d’Akanda, en sa qualité d’ordonnateur principal du budget de la commune, au gouverneur de l’Estuaire en sa qualité d’autorité de tutelle et à la direction générale de la comptabilité publique et du trésor en sa qualité d’autorité hiérarchique du receveur.
En juin dernier déjà, le groupe RPM-UN exigait le retour à l’orthodoxie, dénonçant ses errements dans la gestion de la municipalité. Minoritaires au conseil municipal (11 conseillers sur 47), les conseiller du groupe entendaient faire entendre pour une remise des choses à l’endroit. Au terme de la mission de la Cour des comptes à la mairie d’Akanda, un rapport sera produit devant indiquer s’ils avaient raison.