Depuis quelques semaines, le Secrétariat exécutif du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 52 ans) a entamé une série des consultations des responsables des partis politiques membres de la majorité présidentielle englués dans une léthargie sans précèdent. Une démarche identique initiée également par l’opposant Jean Ping, devenu désormais l’ombre de lui-même depuis la fin de l’élection présidentielle d’août 2016. Cette intense activité politique semble être teintée d’une dose de politique politicienne.
La majorité dite Républicaine et sociale pour l’émergence veut se revigorer pour mieux affronter les batailles futures. Une plateforme rongée par des intrigues souvent dénoncés par le Centre des libéraux réformateurs (CLR) et le Bloc démocratique chrétien (BDC), deux des partis membres. Les leaders de ces partis, respectivement Jean Boniface Assélé et Guy Christian Mavioga n’apprécient pas le diktat exercé par le PDG, locomotive de cette majorité.
Les tensions sont souvent vives, avant, pendant et après des élections législatives et locales. Ces partis ont toujours fustigé le manque d’esprit de partage de leur allié historique. Sans concession avec ses partis alliés, le PDG ne se fait pas prier pour présenter ses candidats dans tous les sièges du pays. Avec sa puissance financière impressionnante, il remporte souvent ces élections, corrigeant au passage ses propres alliés qui n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Le non-respect de la charte de la majorité reste dans ces conditions une épineuse question qui plombe la cohésion.
La majorité présidentielle connait un semblant de rassemblement durant les élections présidentielles. Une posture motivée vraisemblablement par des prébendes y relatives. L’on peut constater les transhumances électorales organisées parfois à coup des dizaines des millions de FCFA par certains acteurs pendant les campagnes électorales.
La Coalition pour la nouvelle république, une organisation des leaders et partis politiques de l’opposition formalisée au lendemain de l’élection présidentielle du 27 août 2016 est également minée par les mêmes démons. On en veut pour preuve, la fuite en cascade de tous ceux qui avaient choisi de soutenir Jean Ping comme candidat unique de l’opposition à la présidentielle de 2016.
Il ne fallait pas plus de temps pour voire ébahi ces opposants du « ventre » quitter le bateau après la défaite du natif d’Omboué face à Ali Bongo Ondimba. René Ndemezo’Obiang, Jean De Dieu Moukagni Iwangou, Michel Menga M’Essone et David Mbadinga constituent selon certains observateurs avertis de la vie politique les parfaits « spécimens » de girouettes politiques.
Si les consultations initiées par Jean Ping visent à redynamiser son camp amorphe, il n’en demeure pas moins que l’équation reste difficile pour faire adhérer massivement la majorité des leaders de l’opposition guidés par des intérêts divers. Une démarche aux allures d’une distraction pour l’opposition comme pour le PDG qui semble ne pas avoir besoin de ses alliés pour remporter une élection.