« Restez chez vous ». C’est le mot d’ordre de la Fédération des collecteurs des régies financières (Fecorefi) aux agents des Douanes, Impôts, Hydrocarbures et Trésor. Après trois semaines de grève, le groupement syndical affirme que les régies financières n’ont ouvert aucune négociation avec le gouvernement. Par conséquent, la grève générale illimitée se poursuit sur l’ensemble du territoire national.
La tension demeure vive au sein des Régies financières où une grève générale illimitée déclenchées depuis un peu plus de trois semaines perdure. Au cours d’un point presse ce 7 août, la Fédération des collecteurs des régies financières (Fecorefi), principal groupement syndical entretenant le mouvement, a assuré que le gouvernement n’a toujours pas prêté une oreille attentive aux revendications des agents des Régies financières et ce, «malgré les multiples interpellations des partenaires sociaux».
«Mieux, le ministère de l’Economie et de la relance a clairement opté pour l’intimidation et la menace», a affirmé le porte-parole de la Fecorefi. Dans certaines administrations, a-t-il affirmé, «des listes de présence circulent afin de dissuader les agents en attente de régularisation des situations administratives depuis plus de 5, 8 voire 10 ans».
Fecorefi revendique notamment la régularisation des situations administratives, la publication des résultats des audits des primes et des effectifs réalisés en 2018, le respect des engagements contractés envers les agents et la convocation urgente des assises tripartites présidence de la République/gouvernement/partenaires sociaux.
«Aujourd’hui, le gel des situations constitue la seule réponse possible donnée à la préoccupante inquiétude des agents publics, qui voient depuis des années leur retraite hypothéquée par des politiques mal conseillées», soutient Sylvain Ombindha Talheywa III.
Pour ce qui est de la publication des résultats des effectifs et des primes, a-t-il ajouté, le gouvernement refuse de s’y soumettre. Une réunion informelle avec Jean-Marie Ogandaga, le 5 août, aurait permis de renforcer la détermination des syndicalistes pour la publication de ces résultats. Le ministre de l’Economie aurait laissé transparaître un non-respect du parallélisme des formes qui prouve que le gouvernement a «véritablement des choses à cacher». «Dénoncer le fait qu’on paye plus qu’il n’en faut ne contribue-t-il pas à la réalisation des économies substantielles ?», s’est interrogé la Fecorefi qui rappelle qu’en mai 2018, sur décision du Comité technique, des opérations d’audit ont été réalisées. La publication des résultats devrait permettre de révéler les économies réalisées sur les doublons, les agents admis à la retraite, les agents surclassés, les agents non audités et les agents non affectés.
«Comme vous pouvez le constater, depuis 2018 les partenaires sociaux interpellent le gouvernement afin de nettoyer ce fichier mais hélas !», s’est exclamé le porte-parole de la Fecorefi qui appelle le gouvernement à faire preuve de transparence. «Comme vous pouvez le constater, le gouvernement demeure insensible à nos préoccupations légitimes et ne nous laisse aucune solution que celle de la grève», a affirmé Sylvain Ombindha. «Arrivé à ce point d’enlisement, la seule issue envisageable est l’intervention de la Présidence de la République», a-t-il ajouté, indiquant que les Régies financières n’ont ouvert aucune négociation et que la grève générale illimitée se poursuit sur l’ensemble du territoire national. «A l’ensemble des agents des Douanes, Impôts, Hydrocarbures et Trésor restez chez vous», a-t-il lâché.