Le Gabion vient de majorer les «droits d’accises» dans le projet de loi de finances rectificative 2020. La hausse de cette taxe indirecte entraînerait, selon les opérateurs économiques, l’augmentation inévitable des prix des boissons importées au Gabon.
S’achemine-ton vers une augmentation des prix des boissons alcoolisées importées au Gabon ? La majoration des «droits d’accises» que vient d’opérer le gouvernement dans le projet de loi de finances rectificative 2020 valide cette hypothèse. Cette nouvelle taxe va entraîner, comme le suggère un opérateur économique interrogé sur la situation, une augmentation inévitable du prix de toutes les boissons importées dans les prochaines semaines.
«Prenons le cas d’une bouteille de vin qu’un importateur gabonais achetait en France à 500 francs CFA. Après le calcul de transport, douanes, accises et taxes portuaires, cette bouteille arrivait dans son entrepôt de Libreville en 2017 à un prix de revient de 950 francs CFA. En 2020, tenant compte de la première hausse de 2018 et après application des nouveaux droits d’accises, la même bouteille coûterait désormais 1.360 francs CFA, soit 42% plus cher que 2 ans plus tôt», a-t-il expliqué sous anonymat.
S’il dit comprendre la démarche du gouvernement qui cherche à renflouer les caisses de l’Etat, rabotées par les contraintes du Covid-19, cet opérateur économique suggère à l’Etat de tirer «les leçons de la première hausse des droits d’accises et l’instauration de la taxe spécifique au litre en 2018». Cette augmentation, a-t-il relevé, «avait occasionné la baisse drastique du chiffre d’affaires des vins et liqueurs de 25% à 45% en deux ans». Cette situation, a-t-il poursuivi, avait entraîné «la baisse des contributions» des opérateurs du secteur, en termes de recettes douanières et fiscales.
La hausse ces droits risque également de pénaliser le secteur hôtelier. Selon le responsable d’un hôtel, «cette taxe va porter un coup dur au secteur de l’hôtellerie, notamment les cafés et les restaurants, fragilisés par la crise du Covid-19. Car, la vente de bières, vins et spiritueux représente plus de 40% de leur chiffre d’affaires et une grande partie de leur marge d’exploitation», a-t-il regretté.