On observe une augmentation vertigineuse du nombre d'accidents sur les routes. Ces accidents de plus en plus violents ont un dénominateur commun en matière de causes: l'excès de vitesse et la conduite en état d'ivresse, a indiqué le directeur général de la Sécurité routière, Alex Mito’o le vendredi 10 juillet dernier, au reporter de l'AGP.
Alors que les objectifs assignés par le gouvernement sont de les réduire au moins de 5%. Pourtant, le pays est passé de 1311 à 1513 accidents entre 2018 et 2019. Entre ces deux années consécutives, le nombre des victimes a augmenté et de façon inquiétante avec un taux de 243, 44%.
La Direction générale de la Sécurité routière (DGSR) réalise actuellement une étude d'impact technologique qui sera soumise à la hiérarchie afin d'être efficace dans la réduction du nombre d’accidents dans le pays. Elle pourrait faire recours à l'utilisation, comme ailleurs, des radars ou des limiteurs de vitesse
«Dans nos statistiques on remarque quant même que l'excès de vitesse est l'une des causes principales des accidents de la route et dans ce sens-là, il faut qu'on renforce l'application de la loi. En matière d'excès de vitesse, si on ne s'appuie pas sur une étude technologique qui peut contraindre les usagers de la route à rouler conformément aux dispositions du Code de la route, on ne risque pas d'être efficace. C'est le sens de nos discussions actuellement et nous sommes en train de faire un certain nombre de propositions pour qu'on puisse respecter les limitations de vitesse aussi bien en milieu urbain que interurbain», a précisé le directeur général de la sécurité routière, Alex Mito'o.
Toutefois, les chiffres de ces dernières années sont alarmants et en nette augmentation vertigineuse.
Selon les statistiques de la DGSR, les accidents de la route ont fait 221 victimes en 2018 contre 759 en 2019 sur les routes. Soit une augmentation de 243, 44%. Mais le taux de croissance des victimes en moyenne ces cinq dernières années est de 22, 6%.
Toujours selon ces statistiques, 61 personnes sont décédées dans des accidents violents de la circulation en 2018 et 111 en 2019. Et 33 ont été tuées en 2017 alors qu'en 2016, on comptait 81 morts. Quant en 2015, ce sont 30 personnes qui ont été tuées. Avec la reprise des déplacements urbain et interurbain, la prudence est de mise sur les routes.
«Je rappelle encore, étant donné que nous sommes en déconfinement partiel, qui va entraîner notamment les déplacements urbains et interurbains, aux usagers d'être plus prudents. On peut être tué par le coronavirus ou par un accident donc il faut être beaucoup prudent», conseille Alex Mito'o.
Dans ce contexte sanitaire mondiale lié auCovid-19, les professionnels du transport se révèlent déjà en véritables maniaques au volant. Car voulant à tout prix aller vite pour rattraper leurs chiffres d'affaires.
Les Gabonais ont encore en mémoire les deux récents accidents successifs qui ont endeuillés des familles avec un bilan de six morts au total dont deux à Essassa, le samedi 4 juillet dernier, et quatre le lendemain au soir à Kango sur la Nationale 1.
Par ailleurs, Alex Mito'o a compris l'importance de se servir des deux leviers essentiels à savoir, le renfoncement des campagnes de sensibilisation et la répression des chauffeurs indélicats.
Il appelle au respect du Code de la route en adoptant des comportements responsables qui passent par la limitation de vitesse et éviter l'alcool au volant.
«C'est pour moi l'occasion encore de sensibiliser les usagers de la route sur la nécessité de respecter le Code de la route tout en veillant notamment à l'entretien de leurs véhicules surtout avec le débat de l'heure sur la qualité de l'état mécanique des véhicules qui circulent le long de la route mais également de limiter la vitesse», ajoute-t-il.