La Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a autorisé l’ouverture des comptes séquestres en devises, au profit des opérateurs des secteurs pétroliers et miniers qui en feraient la demande.
Le Conseil d’administration de la BEAC a autorisé, le 3 juillet, les entreprises minières et pétrolières de la sous-région à ouvrir des comptes séquestres en devises. L’institution veut ainsi faciliter le processus de rapatriement des devises imposé par la nouvelle réglementation des changes, adoptée sous l’impulsion du FMI. Cette mesure entre dans le cadre de la mise en œuvre de certaines dispositions du règlement n°02/18/CEMAC/UMAC/CM portant réglementation des changes dans la zone de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale(Cemac).
Selon l’article 24 de ce règlement, «l’ouverture des comptes en devises dans la Cemac n’est pas autorisée aux résidents. Toutefois, le Ministre chargé des Finances peut autoriser certaines personnes morales résidentes à ouvrir des comptes en devises après avis conforme de la BEAC. En tout état de cause, ces comptes ne peuvent pas être crédités de versements en FCFA ou alimentés par le débit d’un compte en FCFA».
Saluée par la Chambre africaine de l’énergie, cette décision, estime-t-elle, permet d’offrir un environnement plus favorable à l’industrie pétrolière et gazière, suite à la crise actuelle. Elle est censée également stimuler considérablement le développement local et, à terme, la création d’emplois locaux en Afrique centrale. «Nous félicitons la BEAC d’avoir écouté les préoccupations du secteur privé et d’avoir adopté une approche pragmatique de la réglementation des devises étrangères à la suite de la crise actuelle causée par la pandémie de Covid-19 et le crash historique des prix du pétrole. Une telle démarche est conforme à l’Agenda énergétique de la Chambre africaine de l’énergie pour aider l’Afrique à se remettre de la pandémie de Covid-19», a déclaré le président de la région Cemac à la Chambre africaine de l’énergie, Leoncio Amada NZE.
La nouvelle règlementation intervient dans un contexte de crise économique régionale marquée par la raréfaction de devises dans la zone CEMAC, le développement de problèmes liés au blanchiment de capitaux et la lutte contre le terrorisme. Le contexte est également marqué par des mutations technologiques, notamment par le développement des systèmes et moyens de paiement électronique. La vocation de cette règlementation est d’harmoniser la règlementation des changes en révisant les politiques nationales des changes dérogatoires jusque-là appliquées par les États à certains secteurs, notamment celui des industries extractives.