Le président de l’Assemblée Nationale s’est exprimé sur la question orageuse de la dépénalisation de l’homosexualité adoptée le 23 juin dernier par les députés de l’institution dont il est la première personnalité. Conscient de l’émoi provoqué dans l’opinion, laquelle craint la perversion de ses valeurs morales et traditionnelles, Faustin Boukoubi s’est voulu rassurant en expliquant à ses compatriotes que le retrait de l’alinéa 5 de l’article 402 de la loi 042/2018 portant Code pénal incriminant l’homosexualité ne mettra pas en danger la cellule familiale.
« (…) Je comprends parfaitement les frustrations et les appréhensions des Gabonais qui restent naturellement attachés à nos us et coutumes, ainsi qu’à nos valeurs religieuses respectives ». C’est la déclaration forte, laquelle traduit non seulement la compréhension de Faustin Boukoubi aux craintes des populations gabonaises en même temps qu’elle crédibilise toutes les voix qui se sont élevées contre la dépénalisation de l’homosexualité.
Ce mardi 30 juin dernier à l’occasion de la clôture de la session dite des « Lois », le président de l’Assemblée nationale a signifié aux Gabonais que nonobstant cette dépénalisation de l’homosexualité, introduite en 2019 et qui n’a produit aucun effet depuis lors, la cellule familiale organisée autour de nos us et coutumes ne saurait être ébranlée. « Rassurez-vous,chers compatriotes,(…) aucun député n’a l’intention de toucher à la disposition du 14e alinéa de l’article 1er de la Loi fondamentale qui dispose que : la famille est la cellule de base de la société, le mariage, union entre deux personnes de sexes différents, en est le support légitime. Ils sont placés sous la protection particulière de l’État », a-t-il rapporté à nos confrères de l’Union.
Pour soutenir cette assertion, le député de Pana, Chef-lieu du département de la Lombo-Bouenguidi dans la province de l’Ogooué-Lolo, invite l’opinion se poser les bonnes questions et mettre des garde fous aux fins de ne pas exposer cette pratique à la vue de tous. « comment protéger les lieux publics, les espaces communautaires, la vue des enfants des attentats éventuels à la pudeur, dans un contexte où le respect de la vie privée s’impose dans un monde en pleine mutation? » s’est-il interrogé.
A cette nécessité, il a évoqué les questions qui doivent tourner autour de « comment assurer la préservation de nos us et coutumes face aux inéluctables évolutions sociétales, dont les médias et réseaux sociaux assurent abondamment la promotion, sachant que nos enfants y ont facilement accès ? ». Il est évident que le président de l’Assemblée Nationale Faustin Boukoubi, appelle les forces vives de la Nation à une grande réflexion sur comment épargner nos us et coutumes et même nos enfants sur la manifestation de ses « évolutions sociétales ».
Pour le président de la chambre des députés, « de grandes réflexions sur ces questions, au sein des différentes composantes de la nation pourraient y apporter des réponses consensuelles raisonnables en s’inspirant des trouvailles d’autres pays ». Le débat est posé. Reconnaissons, pour notre part, qu’il est à la fois pertinent et opportun. Mais, à qui incombe la responsabilité d’organiser cette réflexion?