Gabon : Que sont devenues les cliniques mobiles ?

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Publié le mardi 7 juillet 2020 | Gabon Review

© Autre presse par DR
Des cliniques mobiles pour rapprocher les structures sanitaires des populations isolées

«Où sont passés les camions médicalisés mobiles ? Pourquoi le gouvernement ne les met-il pas à contribution dans la lutte contre le Covid-19 ?». Ce sont là quelques interrogations de la population à la suite de la sortie du médecin chef du Centre de santé urbain de Tchibanga, indiquant l’incapacité de cette structure sanitaire à délivrer les certificats de tests de Covid-19 négatifs aux potentiels voyageurs. Pour beaucoup, ces cliniques mobiles auraient été d’un grand apport dans ce combat contre la pandémie.

La récente sortie du médecin chef du Centre de santé urbain de Tchibanga, Dr Florent Moudouma Malegui, a réveillé les souvenirs de certaines «mesures urgentes» du président de la République. En décembre 2017, en effet, dans son discours à la Nation, le président Ali Bongo annonçait la mise en place du réseau de cliniques mobiles pour les 9 provinces du Gabon. En septembre 2018, l’ancien ministre de la Santé, Denise Mekam’ne, réceptionnait les premiers véhicules de cette flotte. Soit, 4 véhicules sur 20. Ils devaient servir à renforcer l’offre de soins dans les zones reculées du pays. Mais aujourd’hui, face à la propagation du Covid-19 à l’intérieur du pays, aucune ombre de ces cliniques mobiles.

Pourtant annoncées comme étant une mesure visant à soulager les populations de l’intérieur du pays, les cliniques mobiles n’ont pas été visibles dans le combat contre le Covid-19. L’hinterland ayant été atteint par cette pandémie, de nombreux observateurs estiment que ces véhicules auraient été appropriés pour acheminer les soins vers les zones les plus reculées. L’initiative ayant effectivement pour but de combler les disparités entre les différentes unités sanitaires de Libreville et celles du reste du pays et de rapprocher les structures sanitaires des populations isolées.

«On a vu ce médecin parler de l’incapacité de sa structure à délivrer ces documents. Oui, il a raison, sa structure n’est pas préparée à faire face à ce genre de problème. Le gouvernement le sait et devrait agir différemment. Voilà pourquoi il fallait redéployer ces véhicules médicalisés et les affecter à certaines tâches», a déclaré une infirmière.

«Je me rappelle avoir vu reportage sur Gabon Première- à une époque où on parlait de cliniques mobiles. Mais je ne sais même pas si ça existe encore. D’ailleurs, je n’ai jamais vu l’un de ces véhicules même lorsque je suis au village», a indiqué pour sa part un enseignant. Pour lui, c’est le bon moment de les mettre à contribution. «Le coronavirus va se retrouver dans tous les coins du pays. Il y a des endroits où il n’y a même pas de centre de santé. Pourquoi ne pas les envoyer dans ces endroits vu que c’était ça leur mission ?», a-t-il ajouté.

Le Gabon avait commandé 20 cliniques mobiles pour renforcer l’offre des soins dans les zones reculées du pays. Ce sont des camions à conteneurs médicalisés, de type 4X4, disposant d’équipements nécessaires pour réaliser des soins d’urgence et de base. Ils sont pourvus d’un espace de consultation, d’une table d’examen gynécologique, d’un mini-laboratoire, du matériel ophtalmologique et des médicaments de première nécessité. Quatre de ces vingt cliniques mobiles avaient été livrés.

Au regard du challenge qu’impose le Covid-19 au système de riposte sanitaire national, face à la faiblesse du plateau technique, sans cesse renforcé, le gouvernement gagnerait à réactiver ces cliniques mobiles et les réaffecter pour soulager l’intérieur du pays.

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