Dénonçant avec véhémence la légèreté avec laquelle les deux chambres du Parlement ont voté la loi sur la dépénalisation de l’homosexualité, le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) a dit, le 4 juillet, tenir le pouvoir pour responsable des risques de stigmatisation des personnes homosexuelles et de perturbation de l’harmonie légendaire de la société gabonaise. Le parti ne serait pas surpris que «le projet des tenants du pouvoir obéisse à un vaste programme qui ouvrirait les portes au mariage entre personnes de même sexe, dont la dépénalisation constituerait la première étape».
Le tollé soulevé par la dépénalisation de l’homosexualité par les parlementaires des deux chambres est loin de s’estomper. Le 4 juillet, le Rassemblement pour la patrie et la modernité(RPM) s’est prononcé sur cette question de société qui heurte et divise les Gabonais. «Le RPM a suivi avec une très grande attention la vive controverse suscitée par le pouvoir, en retirant à la hussarde du Code pénal, la pénalisation de l’homosexualité». Aussi, le parti tient-t-il «à dénoncer la couardise du pouvoir qui a cherché à esquiver, au moyen d’un retrait en catimini d’un alinéa du Code pénal, un débat citoyen de grande ampleur sur un sujet de société particulièrement sensible», a déclaré le porte-parole du RPM, Pierre Ndong Meye.
Le parti de l’opposition affirme que le pouvoir vient ainsi perturber, sans la moindre explication, la quiétude des concitoyens, en soulevant dans un environnement marqué par une crise sanitaire et économique sans précédent un sujet clivant qui dresse les Gabonais les uns contre les autres. La vocation de tout gouvernement responsable est de prendre des décisions, en tenant compte des aspirations profondes des populations et non d’alimenter un faux débat, par l’introduction de cet amendement.
«Les choix que l’on opère doivent être expliqués. On ne prend pas des textes aussi lourds pour faire plaisir à certains lobbies. Notre réalité est différente, nos us et coutumes le sont également. D’ailleurs, ce n’est pas cela qui va soigner notre image dans la sous-région. Les homosexuels n’ont jamais été ostracisés dans notre société, personne n’a jamais été mis en prison pour ses tendances. Ce qui n’est pas le cas pour d’autres citoyens gabonais injustement emprisonnés pour leurs opinions», a souligné Pierre Ndong Meye.
Regrettant que cette question n’ait pas fait l’objet d’un large débat de société, le RPM assure qu’il ne serait pas surpris que «le projet des tenants du pouvoir obéisse à un vaste programme qui ouvrirait les portes au mariage entre personnes de même sexe, dont la dépénalisation constituerait la première étape».