Le chef de la Délégation de l’Union européenne (UE) au Gabon, Mme Rosario Bento Pais s’est rendue ce vendredi au cabinet du ministre gabonais des Affaires étrangères pour une séance de travail deux jours après un communiqué ferme du Gabon interdisant à ses missions diplomatiques et postes consulaires de délivrer un visa à un ressortissant de l’un des 27 pays membres de l’UE tant que les gabonais resteront interdits d’entrer dans l’espace Schengen.
Alain Claude Bilie By Nze, ministre gabonais des Affaires étrangères a martelé que son pays a simplement appliqué le sacro-saint principe diplomatique de la réciprocité.
Mme Rosario Bento Pais accompagnée de quelques diplomates des pays membres de l’UE a refusé de parler d’un bras de fer entre le Gabon et l’UE. Elle a expliqué que dans un premier temps, le Gabon figure bien sur la short liste des 15 pays dont les ressortissants ne sont pas autorisés d’entrer dans le territoire européen à cause de la pandémie du Covid-19.
« La liste n’est pas définitive. Elle sera révisée tous les 15 jours », a indiqué Mme Bento Pais à la sortie de la rencontre.
« Il n’y a pas de petite souveraineté. Le Gabon exerce sa souveraineté en tant qu’Etat souverain », a insisté le ministre Bilie By Nze s’exprimant également à l’issue de la séance de travail. Le ministre a tout de même rappelé que le Gabon et l’Europe sont liés par des partenariats. Le patron de la diplomatie gabonaise a aussi refusé de parler de « bras de fer » entre les deux parties.
Les citoyens gabonais, ont, sur les réseaux sociaux, appréciés favorablement la fermeté de leur gouvernement qu’ils estiment avoir des leçons à administrer aux européens en matière de gestion de la pandémie du Covid-19. En près de 4 mois de lutte, le Gabon a enregistré 44 décès liés à la pandémie alors que les compteurs se sont très gravement affolés dans l’espace Schengen.
Certains gabonais ont rappelé que l’UE a précipité la faillite de plusieurs compagnies aériennes africaines ont les classant régulièrement sur une liste noire. Cette mauvaise publicité a plombé l’image de ces compagnies qui ne pouvaient plus transporter une catégorie de clients même sur les lignes intérieures au profit des compagnies européennes.