La première session ordinaire de la 13e législature de l’Assemblée nationale dite «des lois», qui a pris fin ce mardi 30 juin, au cours d’une cérémonie tenue à Libreville, a été l’occasion pour le Président de cette institution, Faustin Boukoubi, d’apaiser les tensions au sein de la population, occasionnées par l’adoption du texte sur la dépénalisation de l’Homosexualité.
Entamant son propos circonstanciel, le Président de l’Assemblée nationale a requis l’observation d’une minute de silence, en hommage aux compatriotes, ainsi qu’aux nombreux autres morts causées par le Covid-19 à travers le monde, avant de passer en revue l’ensemble des travaux menés pendant cette première session.
Au cours de cette séance, qui a été particulièrement troublée par la suspension, durant plusieurs semaines, des travaux, en raison de la pandémie de Coronavirus, les parlementaires ont examiné et adopté un certain nombre de textes, parmi lesquels, ceux relatifs à la taxation des retraits d’espèces, et à la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon, dont l’adoption du dernier cité continue de susciter de vives réactions au sein de l’opinion publique.
«Il convient de reconnaitre que le traitement du sujet de l’orientation sexuelle a par le passé suscité des passions dans de nombreux pays. Touchant aux fondements de la société, il ne peut laisser personne indifférent», a-t-il reconnu, ajoutant «Je comprends parfaitement les frustrations et les appréhensions des Gabonais qui restent naturellement attachés à nos us et coutumes, ainsi qu’à nos valeurs religieuses respectives».
Se prononçant sur cette question épineuse de dépénalisation de l’homosexualité, récemment adoptée par les deux chambres du parlement, Faustin Boukoubi a quelque peu voulu apaiser les tensions suscitées par cette loi, en assurant les gabonais de l’inamovibilité de l’article 1er la Loi Fondamentale gabonaise.
«Rassurez-vous, chers compatriotes, aucun député n’a l’intention de toucher à la disposition du 14ème alinéa de l’article 1er de notre Loi Fondamentale qui dispose : «la famille est la cellule de base de la société, le mariage, union entre deux personnes de sexe différent, en est le support légitime. Ils sont placés sous la protection particulière de l’Etat», a-t-il dit, exhortant par la suite «les réactions les plus objectives, qui transcendent les classifications générationnelles et sociologiques confirment l’importance de ce sujet sociétal. Par pragmatisme et en vertu de la tolérance, faisons contre mauvaise fortune bon cœur».
Durant cette première session de l’année 2020, 26 textes sur les 32 déposés sur la table des députés ont été adoptés. A ce jour, seuls 05 textes demeurent en cours d’examen et 01 seul reste en attente d’examen.
La clôture de cette session, en application des dispositions de l'article 43 de la Loi fondamentale, qui marque également le début de la période de l’intersession parlementaire, s’est tenu en présence du Chef du gouvernement, Julien Nkoghé Békalé, de la Présidente du Sénat, Lucie Milébou Aubusson épouse Mboussou, des membres des Institutions constitutionnelles, des membres du gouvernement, des députés, et du doyen du corps diplomatique et consulaire.