Plusieurs des 13 entreprises engagées dans ce vaste projet d’habitat social porté par le Président de la République Ali Bongo Ondimba, viennent de recevoir par voie de huissier, une notification d’arrêt immédiat des travaux, alors qu’elles sont à l’étape des finitions.
Prise en violation des conventions signées avec les opérateurs visés et qui n’avaient plus été payés depuis plusieurs mois, pendant que les niveaux d’exécution des travaux se situent à ce jour entre 70 et 93% selon les œuvres, cette décision est jugée surprenante, d’autant plus que la nouvelle Direction de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), maître d’ouvrage du projet, ne les à jamais reçus pour faire une évaluation du chantier et établir une échelle des priorités.
Au départ de son prédécesseur Hermann Nzoundou Bignoumba, le niveau d’exécution de ce chantier lancé au départ avec un emprunt de la banque UBA, quasiment au stade actuel.
Sous pression du Collectif des futures propriétaires dirigé par Andrée Massard, Danielle Patricia Manon, l’Administrateur Directeur général (ADG) de la CDC s’était engagée à livrer en mars dernier, puis à la fin de ce mois de juin, ces logements totalement ou partiellement payés par les familles réservataires.
Plusieurs sources internes indiquent que ce statut-quo serait tributaire de mesures de mise à l’écart de plusieurs collaborateurs de l’ex patron, à qui certaines attributions, tâches ainsi que les moyens roulants ont été retirés.
Une confusion aggravée par quelques recrutements qui font jaser, notamment celle de l’actuel directeur des relations institutionnelles, chargé du suivi et évaluation de projets, biologiste de formation.
La maîtrise de tout projet étant d’abord psychologique, les nouveaux collaborateurs mis sur le dossier auraient du mal à convaincre l’Administrateur sur l’urgence de terminer ce projet visité par le Président de la République Ali Bongo Ondimba qui s’est régulièrement engagé à faciliter l’accès au logement social.
L’utilisation des quelques 45 milliards FCFA levés par l’ex Administrateur Hermann Nzoundou Bignoumba auprès des partenaires suscitent aussi des interrogations.
Autre situation inédite, deux mois après le départ de l’ancien patron, un des collaborateurs en charge des Stratégies et des Participations aurait continué à utiliser son code d’accès au système.
Tout comme le projet Oyis de Mindoubé dont des appels d’offres pour le terrassement avaient été lancés.
Faute de son démarrage, quelques 300 des familles dont certaines ont versé la totalité de leurs paiements depuis 2019 pour espérer occuper leurs logements en 2021, exigent désormais les remboursements.
Reçus avec peu d’enthousiasme, plusieurs investisseurs intéressés par ces projets ont renoncé à poursuivre leurs échanges avec la Direction de la CDC, suscitant des questions sur la feuille de route et les priorités actuelles du nouvel Administrateur Directeur Général.
L’arrêt unilatéral de ces travaux décidé par la CDC pourrait ouvrir la voie à une bataille judiciaire dont auraient pu se passer toutes les parties. Les entreprises incriminées et lésées sont entre autres Nebulia Group, Compagnie de construction de l’Ogooué et GFRA BTP.
En tout cas, une démarche que les entreprises veulent absolument éviter pour privilégier un dialogue constructif et une médiation des Ministères de l’Economie et de l’Habitat, voire du cabinet du Président de la République directement concerné par le suivi des projets pour le Chef de l’Etat qui s’est engagé devant ses compatriotes.