SociétéPourquoi la participation de l’ex-ministre Justine Lekogo à une manifestation contre la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon choque le FMI
L’ex-ministre déléguée à l’Economie Justine Judith Lekogo s’est jointe ce mercredi après-midi à une manifestation d’une poignée de personnes devant le Sénat pour protester contre le texte prévoyant la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon sur lequel la Haute chambre est appelée à se prononcer. Une initiative peu au goût du FMI. Voici pourquoi.
Ils n’étaient qu’une poignée, une petite dizaine tout au plus, à manifester cet après-midi devant le Sénat contre le projet de loi sur la dépénalisation de l’homosexualité. Mais l’un d’entre eux s’est particulièrement fait remarquer malgré le port de son masque anti-Covid-19.
Il s’agit de l’ex-ministre déléguée à l’Economie Justine Judith Lekogo. Sur des photos et vidéos diffusés sur les réseaux sociaux, on la voit agitant une pancarte avec cette inscription pour le moins explicite : « Non à la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon ».
Si participer à une manifestation relève de la liberté de conscience, c’est sans compter en l’espèce sur le statut, non pas d’ex-ministre de l’intéressée, mais d’experte du FMI. Ce même FMI qui compte parmi ses critères de conditionnalité pour accorder son aide aux pays qui le demande la non-discrimination du fait notamment de… l’orientation sexuelle.
« C’est clairement incohérent. A titre personnel, je suis choquée », déclare une collègue de l’ex-ministre gabonaise. « Nous avons tous nos convictions personnelles mais quand on travaille pour une institution comme le FMI on a un minimum de droit de réserve à respecter, surtout lorsque les valeurs que l’on affiche sont en contradiction avec celles de l’institution », fait-elle observer.
Selon des sources internes, Justine Judith Lekogo pourrait dans les prochains jours faire « a minima » l’objet d’un « rappel au règlement ».