Depuis le 13 juin, les pays pauvres et notamment les pays africains bénéficient d’un moratoire sur le remboursement de leur dette publique dans la cadre de la réponse à la pandémie de Covid-19. Mais il reste la dette privée, souvent très lourde et pour laquelle les créanciers sont réticents à faire un geste. Jusqu’alors, les prêteurs internationaux exprimaient leur réserves, c’est désormais au tour des banques africaines de mettre en garde leurs Etats contre toute velléité d’annulation des dettes privées.
Le 13 juin dernier, le club de Paris a officiellement suspendu les remboursements de dettes publiques d’un groupe de pays en développement. Moins de deux jours plus tard, la grande agence de notation américaine Moody’s abaissait la note de plusieurs pays dont le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Cette sanction n’a pas vraiment surpris les banquiers africains.
Ade Ayeyemi est le directeur général d’Ecobank, deuxième banque d’Afrique subsaharienne. Interrogé dans le cadre d’une conférence virtuelle organisée par l’agence Bloomberg, il estime nécessaire pour les pays africains de garder la confiance de leurs créanciers. « Vous pouvez restructurer vos dettes, mais l’annulation n’est pas une option, parce que l’argent que vous devez est en fait l’épargne de quelqu’un d’autre », dit Ade Ayeyemi. Puis d’ajouter : « Il est toujours important de penser à cela avant de chercher à faire annuler sa dette. Et je pense que seuls les pays qui ont des plans précis sur la façon de relever leur économie seront ceux qui auront accès aux marchés financiers. »... suite de l'article sur RFI