L’homosexualité, cette question sensible du monde contemporain et particulièrement réprouvée par une partie de l’opinion gabonaise devrait à nouveau susciter débats et commentaires en raison de la volonté annoncée du gouvernement à travers le projet de loi portant modification de certaines dispositions du nouveau Code pénal, de retirer purement et simplement de l’arsenal répressif sa répression consacrée en juillet 2019. Une décision qui promet déjà une forte empoignade entre pro et anti homosexualité.
C’est un secret de polichinelle, le droit gabonais n’a jamais caché son hésitation à se prononcer de façon claire et définitive sur la question de l’homosexualité. Le flou entretenu sur la répression ou non de cette pratique a en outre été maintenu par l’imprécision du Code pénal et la rédaction lacunaire du législateur.
Par truchement de la loi n°042/2018 du 5 juillet 2019 portant Code Pénal, le législateur par l’érection d’une disposition dans le titre XIV « Des agressions sexuelles et des atteintes aux moeurs » avait assez clairement réprimé l’homosexualité en la consacrant à l’article 402 du Code pénal.
Ledit article en son alinéa 5 précisant que « constituent des atteintes aux moeurs les relations sexuelles entre personnes de même sexe ». Par la présente disposition, le législateur admettait le caractère délictuel posé par les deux personnes incriminées en consacrant une condamnation de « 6 mois d’emprisonnement et 5 millions de FCFA ».
Moins d’un an après l’entrée en vigueur du nouveau Code pénal et partant de cette disposition condamnant l’homosexualité, c’est un inexplicable rétropédalage qu’a exercé le gouvernement car « sur proposition du gouvernement, l’Assemblée nationale s’apprête à voter le retrait de l’alinéa 5 de la loi 042/2018 relative à l’homosexualité », souligne Edgard Owono Ndong député du Rassemblement pour la patrie et la modernité ( RPM).
Pour l’élu du canton Elelem dans le département du Woleu Edgard Owono Ndong, cette question, compte tenu de son importance, devrait nécessairement faire l’objet d’un débat. « Je reste convaincu qu’il faut un débat national sur ce sujet », a-t-il déclaré ce dimanche sur son compte Facebook.
Les salves sont lancées, les dés sont jetés, le vin est tiré, reste à savoir comment opinion, opposition, société civile et parti au pouvoir prendront cette initiative qui consacre l’idée selon laquelle le gouvernement sur l’homosexualité s’est déjugé étrangement comme s’il pesait sur lui, une pression extérieur.