Ce vendredi 19 juin, le ministre de l’Economie et des Finances, Jean Marie Ogandaga, sera auditionné par les députés au sujet de la loi de Finances rectificatives, adoptée il y a une semaine en conseil des ministres. L’occasion pour lui de défendre un certains nombre d’avancées.
C’est une étape importante. Après son adoption en conseil des ministres il y a une semaine et avant son examen au fond par le parlement, le collectif budgétaire, l’autre nom donné à la loi de Finances rectificatives, fera l’objet d’une audition ce vendredi à l’Assemblée nationale.
Le ministre de l’Economie répondra en effet aux questions des députés sur ce projet de loi qui devrait permettre à l’exécutif de faire face au mieux à la crise économico-sanitaire causée par la pandémie de la Covid-19 et qui comporte de nombreuses avancées selon les spécialiste en finances publiques.
D’abord, il y a le souci de la sincérité budgétaire. C’est à dire le fait de faire correspondre le plus étroitement possible les hypothèses sur lequel est bâti le nouveau budget (revu à la baisse de 9 % à 3,0471 milliards de francs CFA) à la réalité de la situation économique, chamboulée en raison de la crise du Covid-19.
A ce souci de sincérité vient s’en ajouter un autre : celui de la prudence en cette période où la visibilité très faible rend compliqué le pilotage économique. C’est justement sur des hypothèses prudentes qu’a été bâti le nouveau budget du pays.
En témoignent ces quelques indicateurs : un maintien de la production pétrolière à 10,4 millions de tonnes métriques ; une chute du prix du baril du pétrole gabonais à 30 USD contre 57 USD dans la Loi des Finances Initiale (LFI) (une hypothèse prudente, le baril étant remonté depuis au dessus des 40 USD) ; une baisse de 15,3 % par rapport à la LFI, des exportations de manganèse à 5,985 millions de tonnes métriques au lieu de 7,069 millions de tonnes métriques ; un prix de vente de la tonne de manganèse en moyenne de 147,3 USD contre 204,1 USD dans la LFI, soit une baisse de 27,8 % ; ou encore un taux de change du dollar stabilisé à 585 FCFA (lire notre article).
Enfin, le projet de loi de Finances rectificative contient un certain nombre d’avancées. C’est le cas en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et l’évasion fiscale à travers l’instauration d’une taxe sur les retraits d’espèces excédant un certain montant (très élevé). Une disposition que certains ont tenté de caricaturer mais qui présente nombre d’avantages. Outre la traçabilité – et donc la transparence – qu’elle permet, elle entraînera mécaniquement un élargissement de l’assiette de TVA, ce qui augmentera les ressources propres de l’Etat (lire notre article).
Mais la principale innovation que le texte contient réside dans l’instauration d’un « visa d’opportunité et de conformité de la Présidence de la République ». Un dispositif qui permettra d’optimiser la gestion des finances publiques tout en en rationalisant le pilotage d’ensemble