La Convention nationale des syndicats du système éducatif (CONASYSED), un des principaux syndicats du système éducatif au Gabon a dans une déclaration rendue publique mercredi à Libreville dit « niet » aux cours en ligne et au Turn-over deux solutions envisagées par le gouvernement comme alternative dans ce contexte de pandémie du Covid-19.
« La CONASYSED réitère sa position qui est celle de ne pas soutenir les cours à distance », averti la coalition syndicale.
La coalition estime que le niveau de développement technologique ne permet pas à tous les élèves du pays d’accéder à ces cours.
« Cette mesure aggrave les inégalités sociales, car elle ne tient pas compte des classes intermédiaires », soutient la CONASYSED qui évoque même une violation de l’article 3 de la loi 21/2011 portant orientation générale de l’Education, de la Formation et de la Recherche qui dispose : « le droit à l’égal accès à l’éducation, à l’instruction, à la culture et à la formation, est garanti à tous, sans distinction de croyance, de religion, de race, de sexe, d’appartenance politique ou de toute autre distinction sociale ».
Quant au turn-over, la coalition rappelle que cette solution qui se voulait provisoire à l’époque du ministre André Mba Obame (décédé), pour pallier l’insuffisance des établissements scolaires, s’est muée en double flux, et est devenue pérenne, encourageant ainsi le gouvernement à ne pas investir dans la construction des infrastructures scolaires.
« La CONASYSED dit non au turn-over et au double flux, et exige à nouveau la fin du turn-over », martèle le texte signé de Louis Patrick Mombo, Délégué général de la CONASYSED.
Pour une meilleure reprise des cours, la CONASYSED a dressé un chapelet des revendications :
– Le paiement intégral des vacations de 2018 et 2019 ;
– La régularisation de toutes les situations administratives des enseignants (recrutements, intégrations, titularisations, avancements automatiques, mises en stage, reclassements après stage) ;
– Le paiement des rappels solde ;
– L’organisation des concours externe et interne d’entrée à l’Ecole Normale des Instituteurs (ENI) ;
– L’organisation du concours interne d’entrée à l’Ecole Normale Supérieure (ENS) ;
– La mise en place effective de l’Université des Sciences de l’Education ;
– L’octroi d’une indemnité COVID-19 aux enseignants ;
– L’ouverture des négociations avec la CONASYSED sur la base du cahier des charges déposé le 03 février 2020 sur la table du gouvernement ;
– La prise d’un décret revoyant et corrigeant les nominations du 30 septembre 2019 ;
– Le bouclage de l’année scolaire 2019/2020 en tenant compte de l’égalité des chances entre tous les élèves.
Selon la CONASYSED, la fin du deuxième trimestre était différente d’un établissement à l’autre avant la suspension des cours : certains remettaient encore des copies de devoirs aux élèves, d’autres calculaient les moyennes avec les élèves, quelques-uns cherchaient à organiser des devoirs de rattrapage avec les élèves qui étaient absents aux devoirs de classe, d’aucuns commençaient à introduire les notes sur xgest.
Dans la plupart des cas, les apprenants n’avaient pas vérifié leurs notes ; et de manière globale, les bulletins des notes n’avaient pas été remis aux parents d’élèves. L’égalité des chances consiste également à tenir compte du fait que certains élèves se rattrapent dans leur travail au troisième trimestre ou aux derniers paliers.
En définitive, pour juguler les effectifs pléthoriques, la CONASYSED insiste sur la mise en place d’un plan Marshal. Ce plan se traduit par la construction d’établissements scolaires équipés en laboratoires, bibliothèques, salles d’informatique, et par le recrutement et la formation des enseignants et autres personnels.
En outre, elle souhaite connaitre la part du budget de l’Etat gabonais dans la mise en place de ce plan.