Le bras de fer opposant la direction générale de l’Office et ports et rades du Gabon (OPRAG) et une vingtaine de stagiaires dont les contrats sont jugés peu catholiques par l’autorité portuaire est loin d’avoir trouvé son épilogue. Si dans l’opinion, des accusations continuent de fuser sur l’idée d’une chasse aux sorcières ourdie par l’actuel directeur général Apollinaire Alassa, l’affaire est désormais sur la table de l’inspection spéciale du travail en charge du secteur portuaire.
Quelle sera l’issue du conflit entre la direction générale et 23 agents en stage pré-emploi? C’est la question qui taraude les esprits du côté du port d’Owendo. Au coeur de cette affaire l’authenticité des contrats signés par ces agents et leur recrutement jugé peu catholique d’une partie d’une vingtaine de personnes quelques semaines seulement avant le changement à la tête de l’autorité portuaire.
Pour les employés, leurs contrats ne souffrent d’aucune contestation puisque signés par des services de l’autorité portuaire, ils ne comprennent pas d’ailleurs que les actes posés par l’ancien directeur général soient remis en cause. Des agissements qui selon eux procéderaient d’une volonté de « régler les comptes » à ses collaborateurs. « Pour résoudre ce problème, la direction générale a proposé que soient réduits de moitié nos salaires ou bien de terminer la période de stage, mais nous ne pouvons pas accepter ces conditions qui sont contraire au contrat que nous avons signé. Cela fait trois qu’on n’a pas de salaire, l’assurance santé a même été annulée », nous a confié l’un des employés.
Du côté de la direction générale de l’Oprag, on juge cette position pour le moins curieuse mettant en avant le caractère frauduleux desdits contrats. Selon une source bien introduite au sein de cette administration, lors de sa prise de fonction le 31 janvier dernier, le directeur général Apollinaire Alassa aurait épluché deux principaux dossiers sur la gestion des ressources humaines, l’un concernant les avancements, promotions et reclassement et l’autre sur les recrutements. Pour le dernier cas, il aurait émis des doutes sur la régularité des recrutements opérés par son prédécesseur quelques semaines avant son débarquement de l’autorité portuaire.
Pour preuve, alors que des besoins n’auraient pas été exprimés notamment en matière de recrutement, l’ancienne direction générale aurait pris sur elle de recruter 23 personnes en stage pré-emploi durant le mois de janvier avec un passage de statut de stagiaire à celui de cadre pour le moins curieux. « Les personnes concernées par cette affaire, après la signature curieuse de leurs contrats avant le terme de la période de stage, sont passées à des salaires de simple stagiaire à cadre. Le salaire minimum est par exemple de 600 000 FCFA ce qui a pour incidence d’alourdir la masse salariale de plus de 19 millions de FCFA », nous confiait une source au sein de l’OPRAG en mars dernier.
Pis, le cachet qui aurait été utilisé pour la signature des contrats serait faux, mais la période de stage de plusieurs d’entre eux présenterait des anomalies. Alors que certains devaient effectuer un stage de 6 mois à compter de janvier, ils seraient passés miraculeusement en CDI avec les privilèges qui en découlent, avant même la fin de leur période de stage.
Une situation complexe pour cette vingtaine de compatriotes dont l’un d’eux serait même décédé par manque de moyens pour se soigner. Si pour l’heure, la direction générale assure avoir saisi l’inspection spéciale du travail en charge du secteur portuaire, il n’est pas à exclure que le noeud de l’écheveau pourrait se démêler devant la justice qui peut en effet juger de l’authenticité ou non desdits contrats.