Pour tenir compte des conséquences de la crise liée au Covid-19, le Gabon a adopté vendredi dernier une loi de Finances rectificative avec un budget revu à la baisse de 9 % à 3,0471 milliards de francs CFA. Mais sur quelles hypothèses est-il construit ? La Libreville vous dit tout.
Adopté lors du conseil des ministres du vendredi 12 juin présidé par le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, le collectif budgétaire, nom courant donné à la loi de Finances rectificative, était particulièrement attendu en raison des conséquences économiques liées à la crise du Covid-19 qui impose à chaque Etat un effort sans précédent d’adaptation dans un contexte marqué par une faible visibilité.
A la lecture de ce projet de loi de Finances rectificative, voici les principales hypothèses sur lequel repose le cadrage macroéconomique retenu :
– un maintien de la production pétrolière à 10,4 millions de tonnes métriques ;
– une chute du prix du baril du pétrole gabonais à 30 USD contre 57 USD dans la Loi des
Finances Initiale (LFI) (une hypothèse prudente, le baril étant remonté depuis au dessus des 40 USD) ;
– une baisse de 15,3 % par rapport à la LFI, des exportations de manganèse à 5,985 millions de tonnes métriques au lieu de 7,069 millions de tonnes métriques ;
– un prix de vente de la tonne de manganèse en moyenne de 147,3 USD contre 204,1 USD dans la LFI, soit une baisse de 27,8 % ;
– un taux de change du dollar stabilisé à 585 FCFA.
Sur cette base, le budget est équilibré en ressources et en charges à 3.047,1 milliards de FCFA contre 3.330,7 milliards de FCFA dans la Loi de Finances Initiale, soit une baisse de 9% correspondant à 283,6 milliards de FCFA.
Le projet de budget prévoit notamment un niveau de dépenses d’investissement (hors recettes affectées) de 380 milliards de FCFA contre 513,2 milliards de FCFA dans la LFI, soit une baisse de 26 % correspondant à 133,2 milliards de FCFA.