Le Conseil des ministres de vendredi a adopté le projet de Loi de finances rectificative pour l’année 2020 en tenant comptes des contraintes liées à la crise sanitaire qui touche l’ensemble des économies à travers le monde.
Le président Ali Bongo Ondimba a présidé vendredi en visioconférence un Conseil des ministres avec pour principal centre d’intérêt la situation économique du Gabon dans un contexte de crise sanitaire mondiale marqué par la propagation du COVID-19. Selon le communiqué final ayant sanctionné cette importante rencontre, le gouvernement entend poursuivre les réformes structurelles annoncées dans la Loi de finances initiale. Ainsi, le collectif budgétaire 2020 devra mettre l’accent sur le renforcement du système de santé et de protection sociale ainsi que sur le soutien aux activités productives afin d’assurer la stabilité macroéconomique et préserver l’emploi.
Toujours selon le texte, les principales hypothèses du cadrage macroéconomique envisagent :
-Un maintien de la production pétrolière à 10,4 millions de tonnes métriques;
-Une chute du prix du baril du pétrole gabonais à 30 USD contre 57 USD dans la Loi des Finances Initiale (LFI);
-Une baisse de 15,3% par rapport à la LFI, des exportations de manganèse à 5,985 millions de tonnes métriques au lieu de 7,069 millions de tonnes métriques;
-Un prix de vente de la tonne de manganèse en moyenne de 147,3USD contre 204,1 USD dans la LFI, soit une baisse de 27,8%;
-Un taux de change du dollar stabilisé à 585 FCFA. Sur cette base, le budget est équilibré en ressources et en charges à 3.047,1 milliards de FCFA contre 3.330,7 milliards de FCFA dans la Loi de Finances Initiale, soit une baisse de 9% correspondant à 283,6 milliards de FCFA. Le projet de budget visé, prévoit notamment un niveau de dépenses d’investissement (hors recettes affectées) de 380 milliards de FCFA contre 513,2 milliards de FCFA dans la LFI, soit une baisse de 26% correspondant à 133,2 milliards de FCFA.
Il est aussi à noter «le projet de loi autorisant l’Etat gabonais à contracter un emprunt d’un montant équivalent à huit millions trois cent mille (8 300 000) euros, soit cinq milliards quatre cent quarante-quatre millions cent quarante- trois mille cents (5 444 443 100) Francs CFA auprès de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD)». Le communiqué final précise également que «le produit de l’emprunt est destiné au financement du projet dénommé «Projet de préparation et d’intervention stratégique pour la COVID-19 au Gabon». Celui-ci vise à «prévenir, détecter et riposter à la menace liée à la pandémie de la COVID-19 et à renforcer les systèmes nationaux de préparation en matière de santé publique au Gabon».
D’après le Conseil des ministres, «ce financement permettra de couvrir les charges liées à : l’acquisition des équipements de protection individuelle, des ambulances équipées ainsi que la formation spécifique des personnels de santé sur la COVID-19; l’appui à la prévention et à la sensibilisation et le suivi de l’exécution du projet».