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Union nationale : Imbroglio autour de la succession de Zacharie Myboto
Publié le samedi 13 juin 2020  |  LaLibreville.com
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© Autre presse par DR
Zacharie Myboto, président de l`Union nationale.
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Qui pour succéder au patriarche, 82 ans, à la tête du parti ? Sa fille Chantal, qui semblait jusque-là tenir la corde, pourrait être coiffée sur le poteau. Explication.

Décidément, la succession de Zacharie Myboto à la tête de l’UN n’a rien du long fleuve tranquille. Ces derniers mois, les tensions, latentes jusque-là, s’expriment de plus en plus ouvertement au sein de la formation d’opposition alors que le patriarche, 82 ans cette année, s’est résolu à raccrocher les gants.

Longtemps, celui qui fut le patron du Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir), de 1972 à 1990, et ministre sans discontinue sous feu Omar Bongo Ondimba de 1978 à 2001, a caressé le rêve de voir sa fille lui succéder. Mais face aux critiques en interne et aux grincements de dents qui menacent le parti d’implosion, Zacharie Myboto serait tenté d’y renoncer.

« Chantal n’a pas la carrure pour un tel poste. Elle n’est pas politique. C’est plutôt une gestionnaire », explique l’un des responsables du parti. Un point de vue assez largement partagé au sein de la formation d’opposition.

L’hypothèse de sa fille Chantal ayant du plomb dans l’aile, cette situation a, du coup, libéré les ambitions et généré… des tensions entre différents les prétendants à la succession du patriarche. Les candidats, il est vrai, ne manquent pas, de l’ex-ministre des Finances, Charles Mba, à Maxime Minault Zima Ebeyard, le seul député du parti, à Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, dont la côte politique est il est vrai très faible, à, surtout, Casimir Oyé Mba et Paulette Missambo qui pourraient tenir la corde.

Selon ce politologue de l’UOB, pareil contexte révèle plutôt la faiblesse de cette formation. « L’UN, depuis le décès de feu André Mba Obame, n’a plus le vent en poupe. Lors de la présidentielle de 2016, Jean Ping a été préféré à son candidat, Casimir Oye Mba. En 2018, elle n’est parvenue à faire élire un seul député (Maxime Minault Zima Ebeyard dans le Woleu-Ntem, NDLR), ce qui est le plus mauvais score de tous les partis d’opposition en lice. Et la situation actuelle très incertaine, où l’on voit plusieurs candidats prétendre à la succession de Zacharie Myboto, montre avant tout qu’il n’y a pas de candidat naturel qui émerge », explique l’universitaire.

Au final, explique un autre, fin connaisseur du microcosme politique gabonais, « la situation de l’UN reflète assez fidèlement celle de l’opposition dans son ensemble. Jean Ping, qui sera âgé de 81 ans en 2023, date de la prochaine présidentielle, est invité à transmettre le témoin et les candidats qui prétendent à sa succession sont, ici aussi, pléthore », analyse l’observateur.

Mais pour celui-ci, là n’est pas la principale faiblesse de l’opposition. « Au Gabon, l’opposition peine à représenter une alternative crédible au pouvoir. Sa stratégie se limite à critiquer le pouvoir actuel sans faire de contre-proposition crédible et réaliste. Pour remporter une élection, c’est nettement insuffisant », tranche-t-il.

Pour l’opposition, le temps presse. La prochaine élection présidentielle est prévue dans trois ans. Embourbée dans de sempiternelles querelles de leadership et en panne d’idées, jamais elle n’a paru aussi faible.
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