Alors que la comparution de Magloire Ngambia devant la Cour criminelle est programmée pour le 22 juin, ses avocats de l’étranger ne pourront être au procès faute de transports aériens. Le renvoi de l’audience va-t-il être sollicité par ses conseils locaux ?
Après moult renvois, le procès Magloire Ngambia devant la Cour criminelle spéciale a été fixé au 22 juin. Un sérieux doute plane cependant sur la tenue de l’audience. Du fait de la fermeture des frontières et son corollaire, le blocage du trafic aérien, deux des avocats étrangers du prévenu ne pourront être à Libreville à la date annoncée.
Les avocats locaux de Magloire Ngambia, Mes Alicia Ondo et Raymond Obame Sima Ndong, pourraient de ce fait demander le report du procès. Leur coéquipier, Pierre-Olivier Sur, avocat pénaliste français, a déploré le fait sur Jeune Afrique : «Je ne comprends pas que l’on puisse programmer une audience alors que nous, avocats résidant hors du Gabon, ne pouvons prendre l’avion pour plaider notre dossier… Je considère que c’est une manière de non prise en compte des droits de la défense».
L’impossibilité contextuelle d’être au Gabon lors du procès est tout aussi valable pour un autre membre du pool d’avocats : le Sénégalais Seydou Diagne, basé à Dakar et connu pour avoir défendu Karim Wade.
Ancien «ministre du Ciel et de la Terre» – Ciel pour les Transports aériens, et Terre pour l’Aménagement du territoire, les Travaux publics et l’Habitat – Magloire Ngambia, cousin du président Ali Bongo, comparaitra pour corruption et détournement de près de 4 milliards de francs CFA. Il devrait notamment être entendu sur l’affaire Guido Santullo, l’homme d’affaire italien décédé il y a plusieurs années qui réclamait à l’État gabonais plusieurs centaines de millions d’euros d’impayés pour des travaux d’envergure réalisés.