Après le lancement de la plateforme le 2 juin, le Guichet numérique de l’investissement (GNI) a officiellement été présenté le 5 juin par le directeur général de l’Agence nationale de promotion des investissements du Gabon. Elaboré avec le concours d’un opérateur national, le GNI donne des avantages en termes de délais et coûts liés aux procédures de création d’entreprise. Grace à cet outil, le Gabon espère gagner des points au prochain classement Doing business.
Coronavirus oblige, l’Agence nationale de promotion des investissements du Gabon (ANPI-Gabon) a accéléré son processus de digitalisation. Pour dématérialiser toutes les procédures de création, de gestion de la vie d’une entreprise et des paiements des frais administratifs d’une entreprise, elle propose à ses usagers un nouveau produit : le Guichet numérique de l’investissement (GNI).
Lancé le 2 juin et officiellement présenté le 5 juin par le directeur général de l’ANPI-Gabon, le GNI permet aux opérateurs économiques de créer, modifier ou clôturer leurs entreprises en ligne. Comme le guichet physique de l’investissement, le GNI concentre un ensemble d’administrations : Impôts, Tribunal, Greffe, CNSS, Ogapi, Journal officiel, etc. «Dans notre stratégie de digitalisation, nous avons voulu numériser cette procédure», a déclaré Gabriel Ntougou. «Aujourd’hui, par exemple pour créer une entreprise, il suffit d’aller sur le site de l’ANPI créé pour ça. www.gni-anpigabon.com, vous entrez vos données pour créer votre entreprise», a-t-il ajouté.
Réduction des délais et coûts grâce aux prix Covid
Selon Gabriel Ntougou, le GNI engendre une réduction des délais en termes de formalisation pour l’obtention d’une fiche circuit. Il en est de même pour le temps d’attente et les coûts des démarches avec la mise en place des prix Covid, applicables à tous les investisseurs sans distinction de nationalité. Ce qui n’est pas le cas avec le guichet physique. «Vous pouvez créer votre entreprise individuelle à 15.000 francs CFA et une société à 50.000 francs CFA. Le GNI donne ces avantages», a-t-il déclaré. La plateforme intègre un système de géolocalisation permettant de retrouver les entreprises en cas de nécessité. Avec d’un côté l’opérateur économique qui remplit les formalités et de l’autre côté du back-office les administrations qui valident les données et les documents, les signatures nécessaires à la validation de l’entreprise se font de façon électronique, idem pour les différents cachets.
Si avec le guichet physique les opérateurs économiques étaient contraints de faire 8 copies de leurs statuts et de se munir d’un timbre sur chaque page, avec le GNI il s’agit d’une copie des statuts avec le paiement d’un timbre numérique. Pour les Sociétés anonymes (SA) qui font faire leurs statuts par des notaires, il s’agit de les scanner dans le logiciel. Les frais inhérents à toute la procédure sont payables via Airtel money, Mobi cash ou carte bancaire via United bank for Africa (UBA). Pour Gabriel Ntougou, cette digitalisation permet d’améliorer le service public.
Du 2 au 5 juin, plus de 800 personnes se sont connectées avec à la clé, la création de plus de 150 comptes. Or, habituellement, il faut 1 mois au moins pour atteindre de tels chiffres. «Nous souhaitons passer à 100% de formalisation en ligne à très court terme», espère-t-il. «Le site est magnifique parce que si vous avez des difficultés vous pouvez envoyer des messages directement depuis le site et tout de suite un interlocuteur de l’ANPI vous répond par rapport au besoin exprimé» a-t-il déclaré, indiquant qu’un dispositif est également mis en place pour accompagner les opérateurs en difficulté, au niveau de l’ANPI-Gabon.
Amélioration du rang Doing business
Classé au 169e rang dans l’édition 2019 du Doing business, avec cette dématérialisation, l’ANPI-Gabon espère que le Gabon gagnera des points au prochain classement. Ceci, d’autant plus qu’il est, entre autres, lié à la facilité de créer une entreprise via une évaluation du coût, du temps et du nombre de procédures nécessaires à un investisseur.
Sur le volet purement administratif, le projet a été développé avec le ministère en charge de la Promotion des investissements. Pour le développement de l’outil, l’ANPI-Gabon a été accompagné par la société Clikafrik group limited, une compétence locale. «La valeur ajoutée que nous avons d’avoir un partenaire local, c’est déjà que pour pouvoir superviser l’outil, on n’a pas besoin d’attendre que le partenaire se déplace. Il est sur place et nous pouvons facilement répondre à toutes les difficultés qui peuvent arriver», a indiqué Gabriel Ntougou. «L’avantage aussi c’est qu’en étant un national, il connait la structure économique du pays et les besoins des opérateurs. Donc, il est très bien placé pour apporter des solutions en concertation avec l’ANPI pour pouvoir sortir un produit utile et qui serve réellement les populations», a-t-il soutenu.