La Confédération syndicale Dynamique Unitaire (DU) a dans une déclaration publiée mercredi dans la capitale gabonaise exigé la fin du confinement et du couvre-feu instaurés pour freiner la propagation du coronavirus dont les statistiques officielles annoncent au 3 juin 2 902 cas positifs dont 20 morts et 802 guérisons.
« La tendance mondiale est au déconfinement avec la maîtrise progressive de la pandémie grâce à cette stratégie. Paradoxalement, le Gabon est le seul pays au monde, où d’une part la pandémie n’a pas encore atteint son pic depuis bientôt trois mois et les hôpitaux ne sont pas saturés ; d’autre part, les politiques appliquées rament à contre-courant (confinement, couvre-feu, manque de masques, de matériel et de médicaments) », explique la confédération syndicale dans sa déclaration lue par son président Jean Remy Yama.
Mettre fin au confinement et au couvre-feu serait conforme à l’article 85 alinéa 3 de la Constitution, puisque des recours ont été introduits à la Cour Constitutionnelle aux fins d’annulation de la loi sur la catastrophe sanitaire, explique DU.
Dynamique unitaire soupçonne le gouvernement de faire des calculs n’ayant rien à avoir avec la lutte contre la pandémie du Covid-19.
Pour cette confédération, le gouvernement veut maintenir le confinement et le couvre-feu pour « créer le chaos, museler la population, l’affamer ou briser toute conscience sociale et citoyenne ».
Dynamique unitaire estime que le confinement et le couvre-feu précarisent les travailleurs. La confédération aligne une série d’interrogation : « Où en est la gratuité de l’eau et de l’électricité pour tous ? Pourquoi en avoir exclu des milliers d’abonnés possédant des compteurs d’électricité de 3 à 6 KW, en violation du décret n°00103/PR/MERH du 10 avril 2020 fixant le régime de prise en charge par l’Etat des factures d’eau et d’électricité de la SEEG pendant l’Etat d’urgence lié au Covid-19 ? Où en est la fameuse banque alimentaire et la distribution des kits et bons alimentaires ? Où sont les 10 millions de masques chirurgicaux censés être distribués aux personnels de santé, aux forces de défense et de sécurité et à la population ? Où sont les 4 000 thermoflash à distribuer dans les hôpitaux ? Où en est le renforcement des unités de soins intensifs dans les hôpitaux par la distribution de 100 respirateurs, de 100 appareils d’aide respiratoire, de 10 ambulances et un kit d’imagerie mobile par province ? Où sont les financements publics au profit de l’IPHAMETRA, l’USTM, l’USS, le CIRMF et le CERMEL pour la recherche d’un remède ? Où sont situés les 60 centres de dépistage annoncés depuis le 3 avril 2020 ? ».