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Gabon: de la nécessité d’une loi de programmation des finances publiques pour faire face au contre choc de l’après Covid-19
Publié le mercredi 3 juin 2020  |  Gabon Media Time
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© Autre presse par DR
Vue aérienne de la ville de Libreville
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Au moment où de nombreux pays optent pour un déconfinement progressif malgré la crise sanitaire liée à la propagation de la Covid-19, le débat sur la stratégie budgétaire à adopter pour atténuer les effets néfastes de cette dernière se fait de plus en plus pressant. Une stratégie qui pourrait passer par l’adoption d’une loi de programmation pluriannuelle ou loi de programmation de finances publiques (LPFP) qui s’appuierait sur le principe de Pareto, aussi appelé loi de Pareto, principe des 80-20 notamment en matière d’investissement.

Dans un contexte qui pourrait être marqué dans les mois à venir par une récession économique, de nombreux économistes et experts en finance estiment que pour atténuer les effets néfastes de la pandémie à Coronavirus, il est nécessaire que les Etats africains s’attellent à mettre en place des mécanismes visant à atténuer le choc de la crise sanitaire. Des mécanismes qui pourraient passer par la mise en oeuvre d’une loi de programmation avec pour objectif de planifier à moyen terme les recettes et les dépenses de l’État.

Il faut dire que cette loi cadre d’au minimum trois ans, tendant vers l’équilibre budgétaire permet de déterminer de manière précise les objectifs de l’action de l’État notamment en matière d’investissement. Il faut toutefois noter que les LPFP ne sont pas des lois de finances et ne remettent pas en cause le principe de l’annualité budgétaire.

Fervent défenseur de cette démarche, l’ancien ministre du Budget et des Comptes publics du Gabon et expert comptable Jean Fidèle Otandault estime, que la sortie de crise doit passer par l’adoption des mesures rigoureuses de redressement économique et budgétaire et le renforcement des règles des finances publiques. Dans une interview accordée au Magazine de l’Afrique le 1er mai dernier, il estimait qu’il faut clairement définir un cheminement vers un objectif de croissance inclusive sur les trois prochaines années

Fervent défenseur du Plan stratégique Gabon émergent et de la vision du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba de faire du Gabon un pays émergent à l’horizon 2025, Jean Fidèle Otandault préconise l’adoption d’une loi cadre de programmation pluriannuelle des finances publiques organisant le cheminement vers le Gabon émergent. Ce n’est qu’ainsi, selon lui, que la confiance pourrait être durablement rétablie avec les acteurs économiques, les partenaires sociaux, les institutions financières et les investisseurs.

Assurant la primauté sur les lois de finances, la loi de programmation pourrait consacrer « la règle des 80/20 » pour l’affectation des investissements publics. En prenant le budget global d’investissements d’un pays, le gouvernement doit s’engager à affecter chaque année, pendant trois ans, 80% de ce budget à trois secteurs jugés prioritaires.

Ainsi, tirant les leçons de cette pandémie à Coronavirus, il s’agira de prioriser des secteurs tels que la Santé, l’Éducation et l’Agriculture. Basée sur un principe triennal, l’enveloppe de 80% du budget global d’investissement pourrait être répartie comme suit : la première année (2021), 50% seront alloués au secteur sanitaire, afin de renforcer l’offre de soins non seulement au niveau des chefs lieux de provinces avec une restructuration des centres hospitaliers régionaux mais aussi avec la réhabilitation des centres médicaux départementaux.

Le reste sera réparti de manière égale, 25 % chacun, dans les secteurs prioritaires de l’Éducation et de l’Agriculture. La deuxième année, il s’agira de réajuster les dépenses, passant à 50% pour l’Education, 25% pour la Santé et 25% pour l’Agriculture. Enfin, la troisième année sur les 80 % du budget, 50% seront consacrés à l’Agriculture, 25% pour l’Éducation et les 25% restant à la Santé.

Mais la mise en oeuvre de cette loi de programmation devrait à en croire l’expert comptable inscrit au tableau de l’ordre de Paris en France, Jean Fidèle Otandault, être préalablement soutenue par une marge budgétaire conséquente. Elle peut être envisageable dans le cadre d’une meilleure maîtrise des dépenses publiques, d’une meilleure mobilisation de nos ressources, de l’élargissement de l’assiette fiscale, d’une fiscalité attractive, d’un renforcement des Partenariats publics-privés (PPP) et surtout du gel ou de l’annulation de la dette.

Une perception commune de l’obligation de changer de paradigme est nécessaire pour susciter une dynamique de croissance inclusive. Selon les explication de l’expert comptable Jean Fidèle Otandault, les enjeux de la situation et le but poursuivi, sont d’encourager l’innovation, de soutenir les Petites et moyennes entreprises (PME et le secteur informel, ceci dans la promotion, seules actions concrètes à mettre en œuvre dans les pays africains pour faire face aux effets néfastes de la Covid-19.
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