Détenu depuis trois ans à la prison de Libreville, Magloire Ngambia sera convoqué à la barre le 22 juin. Accusé, dans le cadre de l’opération Mamba, de corruption et détournement de près de 4 milliards de francs CFA, le cousin d’Ali Bongo et ancien ministre de l’Economie va donc pouvoir livrer sa part de vérité devant la Cour criminelle spéciale.
Incarcéré depuis le 10 janvier 2017 à la prison centrale de Libreville dans le cadre de l’opération Mamba, supposée lutter contre la corruption, Magloire Ngambia comparaitra devant la Cour criminelle spéciale (CCS) à Libreville dans 19 jours. La tenue du procès a été confirmée par l’un de ses conseils. «Nous avons effectivement reçu un avis d’audience pour le compte de notre client qui passera devant la Cour criminelle spéciale le 22 juin», a expliqué maitre Raymond Obama Sima.
Poursuivi pour des faits de corruption et de détournement de près de 4 milliards de francs CFA, l’ancien ministre de l’Economie livrera également sa part d’explications sur certains faits en rapport avec l’affaire Guido Santullo. Décédé il y a plus d’un, l’homme d’affaires italien réclamait à l’État gabonais plusieurs centaines de millions d’euros d’impayés pour des travaux d’envergure réalisés dans le pays. Selon l’avocat de Magloire Ngambia, le procès consistera en l’examen du dossier dans le fond : «vu que notre client est sur mandat de dépôt depuis le 6 janvier 2017, pour détournements de deniers publics. C’est ce dossier qui sera entendu dans le fond».
Bien que la date du procès soit connue, une question reste tout de même pendante : Magloire Ngambia se présentera-t-il à la barre ? L’on se souvient en effet que, le 13 mars 2019, lors de sa première audience, l’ancien ministre ne s’était pas présenté à l’audience. À en croire son conseil, l’ancien ministre «n’avait pas été régulièrement cité». De plus, précise maitre Raymond Obame Sima, «le procureur général près la Cour criminelle spéciale n’avait pas délivré un ordre d’extraction autorisant ou devant permettre à notre client d’être présenté devant les juridictions de jugement». Le parquet général n’était pas également présent lors dudit procès. Par voie de conséquence, l’audience avait été reportée sine die. Cette fois sera-t-elle la bonne ?